Situé à l'est de la ville de Béchar, le village Ouakda, qui compte actuellement 7 000 habitants, connaît plusieurs problèmes. La dégradation du cadre de vie, l'absence quasi-totale d'une réelle prise en charge de la jeunesse, le chômage, le manque d'eau et d'éclairage public, sont, entre autres, les tares reprochées aux responsables locaux. Dans ce village, le quotidien du citoyen demeure toujours précaire en l'absence des moyens les plus élémentaires. À commencer par la santé, où l'insuffisance de la prise en charge des citoyens est remarquée, en raison de la disponibilité du médecin deux fois par semaine seulement, dans la seule salle de soins construite en 1960. Les habitants de cette localité réclament l'extension de cette structure sanitaire et l'affectation d'une ambulance. Aussi, cette division administrative ne compte-t-elle que deux écoles primaires et un CEM. Pour ce qui est de l'enseignement secondaire, les élèves sont obligés de se déplacer vers le lycée commandant Faradj, à 7 km de leur village. En l'absence de transport scolaire, les lycéens font ce trajet à pied, quatre fois par jour. Par ailleurs, dans le cadre de l'investissement dans le domaine de l'agriculture, qui est pourtant la seule source de rendement et de satisfaction des citoyens, on enregistre peu de projets. Plusieurs palmiers sont irrigués par des eaux usées, en raison du manque de réseaux d'assainissement et ce, dans quelques endroits de ce village. “Dans ces lieux, une centaine de fougharas a été transformée en fosses perdues, les eaux usées sont utilisées telles quelles, pour l'irrigation d'une grande partie des 140 hectares de cette localité”, affirme un notable de cette région. Pour ce qui est de l'aviculture, la région de Ouakda compte 10 hangars de production et 7 chambres froides. Sa production annuelle est de l'ordre de 70 000 poulets. “Nous ne pouvons plus supporter le prix de l'aliment de bétail et le coût de l'électricité”, a déclaré le président de l'association agricole Moulay-Ahmed-Bendriss. Une tournée dans ce village nous édifia sur l'état des lieux : un manque d'hygiène, l'absence de pharmacies et de trottoirs… En attendant des jours meilleurs, les 7 000 habitants de Ouakda, qui continuent à alimenter Béchar en fruits et légumes et à supporter seuls les affres d'une gestion négligente, souhaitent que les autorités locales créent un périmètre agricole à Meder, zone située à proximité de djebel Antar pour absorber le taux de chômage dans cette ville. RACHID ROUKBI