La compagnie revient sur un créneau dont elle détenait le monopole avant l'ouverture du marché des assurances. La Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) a l'ambition de gagner bien des parts de marché dans le secteur des assurances des ouvrages hydrauliques. Une ambition exprimée hier par M. Brahim Kassali en marge du séminaire sur les assurances dans le secteur des ressources en eau, organisé à l'hôtel El-Aurassi. Si par le passé la CAAR avait le monopole sur ce créneau — tous les organismes relevant du secteur de l'hydraulique étaient domiciliés à la CAAR —, ce n'est plus le cas depuis l'ouverture du marché des assurances. “Nous souhaitons revenir dans ce secteur et reprendre quelques parts de marché”, a indiqué M. Kassali. Qu'est-ce qui motive ce regain d'intérêt ? Les gros investissements connus, ces dernières années, par le secteur. Quelque 12 milliards de dollars lui sont alloués dans le cadre du Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) 2005-2009. Il se trouve que, de l'aveu même du minstre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, tous les ouvrages réalisés jusqu'à maintenant ne sont pas assurés, mais seulement soumis à la clause de “garantie décennale” qui, de surcroît, n'est pas toujours respectée par les maîtres d'ouvrages. Une garantie qui ne semble pas trop plaire à Abdelmalek Sellal qui compte mettre en place un nouveau système la rallongeant de 10 autres années car, argue-t-il, l'équipement hydraulique “doit être protégé par le système des assurances afin d'assurer au mieux les ouvrages hydrauliques qui constituent un patrimoine appartenant à la collectivité nationale, et dont il faut assurer la pérennité à travers le temps”. Une aubaine pour la CAAR qui compte s'impliquer davantage dans ce secteur porteur. Ainsi, M. Kassali compte doubler, voire tripler le chiffre d'affaires de son organisme qui est de 6,2 milliards de dinars à fin 2005. La participation du secteur des assurances au PIB est de 1% à peine. De son avis, elle peut facilement atteindre 4 à 5%. Pour le moment, la branche grands risques représente 37% du chiffre d'affaires de la CAAR, alors que celle de l'automobile un taux de 30%. Selon M. Kassali, la CAAR s'est donné une vision fondée sur une approche-marché, comptant ainsi offrir à ses clients des produits adaptés pour couvrir les risques de toutes les phases (études, réalisation, exploitation…). Imaginatif à souhait, M. Kassali est allé jusqu'à plaider pour la coassurance avec les autres compagnies, estimant nécessaire, voire vital de “fédérer les synergies”, surtout qu'“on reproche aux compagnies d'assurances de ne pas accompagner suffisamment l'économie pour offrir des produits adaptés à chaque type de risque”. Dans la branche auto, la CAAR compte lancer prochainement la formule IDA permettant une indemnisation rapide d'un sinistre. Le client n'a qu'à téléphoner à la centrale pour que celle-ci prenne attache avec un garagiste qui, à son tour, se déplacera en un laps de temps auprès du client en question. A. C.