Mohamed Chérif Abbas était hier l'invité de l'émission Tahawoultat de la Chaîne I, au cours de laquelle il a évoqué nombre de questions liées à son département. Actualité oblige, il reviendra sur les relations algéro-françaises pour insister sur le traité d'amitié, dont la signature reste, selon lui, du ressort exclusif du président de la République qui “est au courant de toutes les données”. Partisan d'un rapprochement entre les peuples algérien et français, le ministre des Moudjahidine conditionne néanmoins cette démarche par le mea-culpa de la France. “Le traité de l'amitié entre l'Algérie et la France passe par la reconnaissance de la France des crimes commis en Algérie, et que l'Etat algérien se réserve le droit des poursuites pour dédommagement”, dit Mohamed Chérif Abbas qui poursuit : “Il est de notre droit de réclamer nos droits concernant le génocide perpétré contre notre peuple.” En parlant de ce génocide, il révèle que “l'opération de recensement des tombes des martyrs et les fosses communes se poursuit toujours et que plus de 10 000 habitations ont été détruites et leurs habitants brûlés, lors de représailles”. Il révèle encore que des fosses communes ont été creusées dans des casernes. Sur la question des archives, le ministre considère que son traitement définitif doit intervenir dans le cadre du traité d'amitié. Il mentionnera à ce propos, le geste des Américains qui ont remis à notre ministre des Affaires étrangères une copie du traité d'amitié algéro-américain, à l'occasion de la visite qu'il a récemment effectuée aux USA. Abordant la problématique de l'écriture de l'histoire, notamment les écrits des généraux Aussaresse et Shmid, il estime que cela relève d'une entreprise délibérée visant à attenter à la grandeur de la Révolution algérienne. Cela étant, le ministre concède que les Algériens préfèrent se référer aux écrits des étrangers sur la Révolution algérienne, considérant qu'ils ont plus de crédibilité que les écrits produits par nos historiens. Revenant encore sur “le génocide identitaire”, il a rappelé que “les autorités coloniales avaient saisi tous les biens “wakf” de l'Algérie et avaient transformé en église des mosquées”. Pour Mohamed Chérif Abbas, il est possible de trouver des remèdes à des aspects matériels de la colonisation, mais pas à l'aspect moral qui porte sur l'identité, l'âme du peuple algérien. Concernant la question des faux moudjahidine sur laquelle il est souvent mal à l'aise, le ministre s'est fourvoyé dans des considérations et des explications alambiquées avant de conclure que la reconnaissance de la qualité de moudjahid est du ressort des autorités compétentes. K. A./R. N.