Toute l'opération de privatisation devrait être achevée avant la fin de l'année en cours. Les appels d'offres relatifs à l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA) à hauteur de 51%, seront lancés en juillet ou, au plus tard, au mois d'août prochain. C'est ce qu'a annoncé jeudi dernier à Alger M. Karim Djoudi, ministre délégué chargé de la Réforme bancaire. Le processus d'évaluation, souligne-t-il, suit son cours normal. Toute l'opération de privatisation devrait être achevée avant la fin de l'année en cours. Les procédures entamées, faut-il le rappeler, au début de l'année doivent, en effet, aboutir dans un délai de 12 mois. La banque d'affaires Rotschild-France, retenue en octobre dernier pour accompagner la réalisation de cette opération, a entamé ses travaux en février dernier. La banque CPA suscite, est-il indiqué, un intérêt très fort au sein de nombreux opérateurs. Des membres d'une délégation du Medef, patronat français, ont avoué, lors de leur récente visite en Algérie, que les banques françaises sont intéressées par la privatisation du CPA. Quant à celle (privatisation) de la banque de développement local (BDL), le ministre délégué considère qu'il faut être “pragmatique”. Pour lui, il faut de prime abord, mener à bien l'ouverture du capital du CPA, évaluer les résultats pour enfin passer à une autre étape qui est la privatisation effective de cette banque. Abordant le volet la réforme financière, M. Djoudi précise que la modernisation du système de paiement sera généralisé en juin prochain. Des tests sont actuellement exécutés au niveau des établissements financiers. Après la modernisation du système de paiement interviendra ensuite, selon le ministre, celle de la monétique. Ce sont là les quelques annonces faites par le ministre délégué en marge d'une cérémonie de signature d'une convention algéro-française dans le domaine de la formation bancaire. Il s'agit d'une convention de partenariat portant sur la formation de cadres supérieurs algériens recrutés par les banques en activité en Algérie. L'accord a été signé jeudi dernier à Alger entre la Société algérienne interbancaire de formation (SIBF) et le Centre français de formation de la profession bancaire (CFPB). Le CFPB est, pour rappel, une filiale de l'Institut technique des banques de France (ITB). C'est un dispositif de formation, expliquent les responsables des deux partenaires, “important et modernisé” car, l'ITB est actuellement une “référence internationale” de par sa présence dans une vingtaine de pays et un bilan de 20 000 diplômés. Pour le déroulement de la formation, il est prévu une “mixité progressive du corps professoral” (algérien et français). La formation sera adaptée aux conditions et réalités du système bancaire algérien. M. Olivier Robert de Massi, directeur général du CFPB a, en outre, souligné l'aspect “politique et symbolique” de l'accord signé puisqu'il traduit une “volonté plus générale” de la profession bancaire et de la coopération entre les banques algériennes et françaises. La convention a été paraphée entre “deux partenaires égaux” et s'inscrit dans le long terme comme “un acte d'engagement mutuel de travailler ensemble”, a-t-il encore souligné. Il est également envisagé, dans le strict cadre de cet accord, d'organiser conjointement, relèvera M. Lotfi Aït Mokhtar, directeur général de la SIBF, des interventions communes à l'étranger en exportant l'expertise algérienne existante dans certains types de formation avec l'assistance du CFPD. Des classes expérimentales, souligne-t-on, existent déjà et sont appelées à être développées à partir du mois de septembre prochain. D'autres spécialités doivent être entamées dans le courant du 2e semestre 2006 et début 2007. La signature de cet accord s'inscrit dans “la feuille de route” engagée par les autorités algériennes dans la cadre du processus de la réforme bancaire, a déclaré, de son côté, M. Karim Djoudi à l'issue de la cérémonie de signature. Le ministre a énoncé les différentes étapes de cette feuille de route en commençant par la création de comités d'audit bancaire pour améliorer la gestion jusqu'à la mise en place du nouveau système de paiement. La visite du Medef a permis, rappelle-t-on, au représentant de la banque Société Générale de dénoncer l'insuffisance de la formation bancaire en Algérie. Ce qui a amené l'établissement financier français à assurer lui-même la formation des cadres algériens qu'elle a recrutés. Pour illustrer cette insuffisance, il a indiqué que sa banque emploie 7 expatriés français pour 450 employés algériens dans ses différentes agences contre seulement 12 expatriés pour 10 000 employés locaux dans ses agences en Tchécoslovaquie. Badreddine K.