Des taxieurs qui dictent la ligne de conduite aux passagers, qui leur imposent un supplément pour les bagages, qui leur font écouter la musique de leur choix, des conducteurs de bus qui marquent des arrêts à leur bon vouloir, qui ne prennent le départ que si leurs véhicules sont bondés, qui manquent de respect aux voyageurs, des receveurs arrogants, qui se font complices des voleurs introduits frauduleusement à l'intérieur des bus pour délester les victimes ciblées des objets de valeur : argent, bijoux et téléphones portables, tels sont les aspects négatifs du secteur du transport dans la wilaya de Mascara. La liste des dérives peut s'étaler aux prix pratiqués par les exploitants et dont les tarifications en vigueur ne sont jamais respectées puisque des hausses des prix des courses sont exercées unilatéralement et que subissent sans réclamer les citoyens contraints d'emprunter ces moyens de transport en toutes circonstances. Et comme ce ne sont que les prolétaires qui utilisent le transport en commun, toutes démarches pour dénoncer ces agissements sont vouées à l'échec et les rares tentatives manifestées restent sans suite. Cette attitude complaisante des responsables au niveau de la Direction du transport constitue une motivation supplémentaire pour les exploitants d'imposer leur diktat. Même si depuis la libération du secteur, la situation relative à la disponibilité des moyens de transport s'est nettement améliorée, force est de constater que la qualité des prestations des services est loin de répondre aux exigences des usagers. La notion “le client est roi” est totalement ignorée, les voyageurs sont souvent humiliés, déshonorés et désavoués car le secteur du transport échappe à toute forme de contrôle et la présence des enfants qui exercent en qualité de receveurs en est la parfaite illustration. Exploités, sous-payés, ces mineurs activent de l'aube au crépuscule à raison de 100 DA/j, le plus souvent à leurs risques et périls car eux aussi sont exposés à des vols, des agressions et des harcèlements. Ils ne sont pas assurés car travaillant au noir et ne bénéficient d'aucune autre indemnité, des conditions acceptées vu qu‘ils n‘ont pas le choix compte tenu qu'ils sont issus de familles modestes et, de surcroît, exclus du système scolaire. Dans le but évident de regrouper tous les moyens de transport des voyageurs, toutes destinations confondues, l'APC de Mascara a procédé à la réalisation d‘une gare routière. Le choix s'est porté sur la bâtisse qui abritait le marché en gros des fruits et légumes situé à Khessibia (3 km du chef-lieu), et après les travaux de restauration, de modification et de consolidation, la nouvelle gare routière est opérationnelle. Cette initiative n'a pas été du goût des voyageurs, obligés de dépenser plus pour se rendre en ville ou inversement et leur occasionne une perte de temps, un facteur non négligeable pour les travailleurs et les scolarisés. Si les autorités locales mettent en exergue les éléments positifs de la gare routière, les voyageurs, quant à eux, évoquent l'absence des abris, des panneaux d'indication des directions des dessertes, le manque d'hygiène constaté tant à l'intérieur des établissements à caractère public (cafés-restaurants) que sur les aires de stationnement des véhicules. A. B