Pour ces parlementaires, les griefs retenus contre le Chef du gouvernement sont suffisants. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, présentera-t-il sa déclaration de politique générale à l'assemblée populaire nationale (APN) ? “Il ne viendra pas à l'APN !”, affirme une source parlementaire crédible, qui note que la venue du chef du gouvernement est tributaire de la réunion du bureau de l'assemblée nationale: “il faut d'abord que la réunion du bureau se tienne et décide de convoquer le chef du gouvernement.” Or, il y a une grande probabilité que la réunion du bureau de l'assemblée nationale se tienne et décide de ne pas programmer la déclaration de politique générale du gouvernement nous dit-on. “Ce ne sera pas la première fois que le chef du gouvernement ne présentera pas sa déclaration de politique générale au parlement”, explique-t-on à la Chambre basse. Dadouaâ Layachi, le président du groupe parlementaire du FLN, note que “dans un régime comme le nôtre, il ne devrait pas y avoir de déclaration de politique générale du gouvernement, car le programme du gouvernement n'est autre que celui du président de la république. Le gouvernement ne viendrait donc pas faire son bilan, mais présenter ce qu'il a concrétisé du programme du président de la république !” Quoi qu'il en soit, le chef du gouvernement devra s'exposer aux foudres des députés, qu'il vienne ou qu'il ne vienne pas faire sa déclaration de politique générale à l'APN. Dadouaâ Layachi, qui est l'initiateur de motion de censure à l'égard du gouvernement, le dit : “nous ferons tomber le gouvernement Ouyahia qu'il vienne faire sa déclaration de politique générale ou non.” Fort du soutien de cinq groupes parlementaires, le MSP, le FLN, le MRN, le PT et le groupe parlementaire des indépendants, qui cautionnent la motion de censure contre le gouvernement et la nécessité de le faire “tomber” comme il tient à le préciser, Dadouaâ Layachi affirme que l'assemblée nationale interpellera le gouvernement dans le cas où il ne viendrait pas exposer sa déclaration de politique générale. “Pour nous, c'est un mécanisme de contrôle parlementaire que nous utilisons et qui nous revient de plein droit”, précise-t-il avant de noter que cette interpellation du gouvernement, qui portera sur “la mise en œuvre du programme du président de la république”, sera également suivie par “un retrait de confiance pour le faire tomber”. Catégorique, le président du groupe parlementaire du FLN précise que rien ne peut sauver le gouvernement Ouyahia de la sentence de l'APN. “pour nous, quelles que soient les réalisations que ce gouvernement nous présentera, nous lui disons qu'il n'a rien fait du tout ! Et la réalité est là pour en attester !” note-t-il. Il relèvera que “si le gouvernement nous dit qu'il n'y a pas de chômage, nous lui dirons que le chômage est là et bien présent, s'il nous dit qu'il a éradiqué la pauvreté, nous lui dirons que c'est faux et qu'elle est remarquable à vue d'œil, s'il nous dit que la situation sociale des travailleurs s'est améliorée, nous lui dirons que les enseignants font la grève tous les jours, s'il parle de la croissance économique, nous lui dirons qu'elle n'a pas eu lieu”. Tenant à préciser que la démarche parlementaire “ne vise pas la personne du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia”, Dadouaâ Layachi indiquera qu'elle “vise plutôt toute l'équipe gouvernementale qui a échoué dans la mise en œuvre du programme du président de la république”. NADIA MELLAL