La compagnie Air Algérie est décidée à faire parler d'elle. “L'entreprise est mal connue parce qu'on ne communique pas bien. En fait, on a voulu être discret, mais ce n'était pas la meilleure méthode.” C'est l'avis du P-DG Tayeb Benouis, qui a promis que la compagnie aérienne sera “plus agressive” à l'avenir en matière de communication. Lors d'une rencontre organisée, hier, à la base de maintenance de l'aéroport Houari-Boumediene, le responsable a abordé la nouvelle politique de développement. Il a prévenu de “la volonté d'Air Algérie de se mettre au niveau des grands”, c'est-à-dire au niveau des grandes compagnies. M. Benouis a aussi annoncé que sa société a transporté plus de 3 millions de passagers pendant l'année 2005, qu'elle emploie actuellement quelque 9 000 salariés, dont 18% sont des femmes. L'orateur a rappelé que l'entreprise, attachée “au renouvellement de la flotte et à la sécurité aérienne”, est dotée de 31 appareils, dont 26 acquis entre 2000 et 2005, et qu'elle s'apprête à acheter 4 nouveaux avions de 70 à 100 places. Il a laissé entendre qu'Air Algérie est en train de se positionner dans la sécurité aérienne. Pour preuve, la compagnie s'est fait accompagner par Sogerma, une filiale européenne de l'ADS, celle-là même qui fabrique des Airbus, effectue la maintenance de fusées et assiste les hélicoptères. Air Algérie s'est alignée sur les normes européennes, en matière de maintenance aérienne, et possède un certificat de l'agence européenne EASA-PART 145, depuis décembre dernier. À moyen terme, elle compte faire de la maintenance pour des pays africains et européens grâce à sa base de maintenance (créée depuis 3 ans) et au savoir-faire des techniciens. Sur le chapitre des ressources humaines, Tayeb Benouis a révélé qu'il a encouragé le recrutement de 150 “jeunes cadres universitaires”, afin d'assurer la relève. Il a, en outre, déclaré qu'un plan de 2 400 “départs volontaires” a été validé par les partenaires sociaux, qui devrait se concrétiser d'ici au 1er semestre 2007. Le patron d'Air Algérie a, par ailleurs, noté que depuis 2003, “l'Etat subventionne les lignes déficitaires”, en précisant qu'il s'agit du réseau domestique et de certaines lignes internationales, notamment avec Moscou et quelques pays africains. “La vérité des prix n'avait jamais été jusque-là la préoccupation de la compagnie ; elle était l'outil des pouvoirs, avant l'entrée des tarifs réels depuis 3 ans et demi”, a indiqué M. Benouis. Quoique certaines carences sont jugées “excessives” par le président de la TAF (association des transporteurs des compagnies francophones), ce dernier a soutenu qu'il y a “un mieux” à apporter, en réduisant d'abord “les écarts” dans la qualité des prestations. Le numéro un d'Air Algérie a enfin annoncé que le programme de l'été 2006 connaîtra une diminution de 5% par rapport à l'année passée, en raison du “marché de la concurrence”. Hafida Ameyar