Le démantèlement définitif du maquis terroriste de Seddat a permis, selon des sources sûres, d'éviter à Jijel un drame programmé. Le désormais ex-chef de la zone VI du GSPC était sur place pour confier aux éléments de la phalange Ibad Errahmane la sale besogne de mettre Jijel à feu et à sang à quelques semaines de la saison estivale. Pour la sinistre cause, Abou Oumir avait l'intention de mettre les moyens avec pas moins de 40 mortiers “hebheb” et un mufti, officier exégète. Heureusement que le système de “veille” du dispositif national de lutte antiterroriste a anticipé le drame. Une fois le nettoyage définitif des maquis de Seddat terminé, l'heure est au bilan. Dans un premier chapitre, il y a le drame humain provoqué par l'entêtement des irréductibles du GSPC avec 51 morts, dont presque la moitié des enfants. Dans un autre chapitre, on retient la découverte par les forces spéciales à l'intérieur de la grotte de Seddat de 40 lance-roquettes de fabrication artisanale, connues sous l'appellation de “hebheb”, et prêtes à l'utilisation. La présence de cet arsenal de guerre sur les lieux, en même temps que l'“émir” de la zone VI du GSPC, Abou Oumir el-wahrani et de son officier exégète, Abou Baraâ, tous les deux éliminés lors de l'assaut final, n'est pas fortuite. Après analyse des différentes données, les services spécialisés sont convaincus que l'“émir” de la zone VI du GSPC était présent à Seddat, en compagnie de son mufti, sur instruction de sa direction nationale. Il s'apprêtait à mener une spectaculaire incursion dans la ville même de Jijel, la veille de la saison estivale. Les investigations poussées ont pu reconstituer les scénarios macabres que les terroristes devaient exécuter. Consciente de la quasi-impossibilité d'une incursion à travers les mailles sécuritaires protégeant Jijel depuis ses frontières ouest, car d'autres tentatives avaient échoué par le passé récent, la direction du GSPC a mandaté Abou Oumir pour prévoir des scénarios de rechange en cas d'échec des attentats à Jijel-ville. Le premier scénario de substitution prévoyait un sanglant et spectaculaire attentat dans le chef-lieu de la commune de Chakfa. Le second scénario, lui, se résumait à une attaque aux roquettes de la route nationale reliant les deux wilayas de Jijel et de Béjaïa. Enfin, selon nos mêmes sources, lors de l'assaut, les forces de sécurité ont “implosé” plus de 200 mines antipersonnel disséminées par les terroristes dans une zone qu'ils ont érigée en périmètre de sécurité. Elles ont aussi détruit 30 refuges construits en bois au milieu de la forêt de Chekfa. l'opération continue dans le massif de Collo. Hier encore, de nouveaux renforts ont été acheminés vers le front ouvert sur l'axe Chéraïa-Oued Z'hor. Mourad B. et M. Kezzar