La composante de la commission d'enquête La commission d'enquête technique chargée de faire la lumière sur les circonstances et les raisons de ce drame a été installée immédiatement après la tragique catastrophe. Présidée par un inspecteur général au ministère des Transports, elle est composée également du représentant de l'organisme de vérification et de contrôle Vérital, du responsable technique d'Air Algérie, d'un commandant de bord de la compagnie nationale, du directeur de l'aéroport de Tamanrasset, d'un responsable de l'Entreprise de gestion et la sécurité aérienne (Egsa) d'Alger et d'un représentant de l'Entreprise nationale de navigation aérienne (Enna). Cette structure rendra, dans les tout prochains jours, ses conclusions à la lumière desquelles seront prises les décisions qui s'imposent, avancent nos sources. M. A. O. UNE ALERTE AVAIT ETE DONNEE LA VEILLE Panne technique, le mot est dit. Les personnels navigant d'Air Algérie sont nombreux à accuser la compagnie d'utiliser des avions trop vieux. Rassemblés jeudi soir au niveau des OBS, les employés de la compagnie, très affectés par la perte de leurs collègues, dénoncent le programme trop chargé et la flotte vieillissante de la compagnie. Certains appareils ont même été surnommés “les cercueils volants”. Le AH 6289 est un Boeing 737-200 acquis en 1984, immatriculé 7TVEZ et équipé de deux moteurs D17. Il a déjà plusieurs heures de vol à son actif, tout comme les sept autres appareils du même type. La veille de la catastrophe, ce même appareil, qui assurait un vol charter Hassi Messaoud-Paris et transportant des ouvriers américains, a connu trois pannes techniques. Un steward qui était à bord nous raconte : “Nous sommes restés bloqués plusieurs minutes à l'aéroport de Hassi Messaoud en raison d'une panne moteur. Les freins moteurs d'un des réacteurs sont restés bloqués, le mécanicien était obligé de donner un coup de pied pour débloquer les reverses”. Malgré l'alerte de la veille et la panne survenue à quelques heures du départ, la décision de décoller a été donnée. Comment expliquer aux familles des 103 victimes que c'est un accident qui ne pouvait être évité ? Mourad Ouadahi Un représentant de Boeing attendu à Alger Le ministre des Transports, M. Abdelmalek Sellal, a annoncé hier, qu'un responsable du constructeur aéronautique américain Boeing est attendu à Alger après le crash de jeudi après-midi de l'appareil de la compagnie Air Algérie à l'aéroport de Tamanrasset. “Un responsable du constructeur Boeing va être présent à Tamanrasset”, a déclaré M. Sellal à l'APS. Le représentant du constructeur américain rejoindra les membres de la commission technique d'enquête installée jeudi à Tamanrasset et chargée de “déterminer les causes exactes de la catastrophe”, a précisé le ministre. Le crash du Boeing 737/200 d'Air Algérie deux minutes après son décollage de l'aéroport Aguenar de Tamanrasset a fait, selon un bilan définitif, 102 morts et un blessé. APS