Sollicité pour un éclairage technique, suite au crash du Boeing 737-200 d'Air Algérie, survenu jeudi dernier à Tamanrasset, M. Abdelhamid Ouaret, PDG de la société d'économie mixte Verital (un organisme technique par excellence qui a pour rôle le suivi de la navigabilité des aéronefs selon la réglementation de l'aviation civile), a déclaré ne pas avoir d'avis sur l'accident, mais il a estimé, cependant, que “la flotte d'Air Algérie mise en exploitation est tout à fait normale”. Et d'ajouter que la compagnie ne pourrait, en aucun cas, se permettre de faire voler ses appareils lorsqu'ils ne sont pas conformes aux normes exigées par la réglementation internationale. En s'abstenant de revenir sur les différentes hypothèses concernant le crash qui a coûté la vie à 102 personnes, notre interlocuteur a néanmoins tenu à expliquer : “La maintenance des avions n'est pas une mince affaire, c'est une technologie très sophistiquée où le travail est très organisé et se fait selon des procédures techniques établies au niveau des établissements d'aviation et où rien ne peut s'improviser. Il existe un règlement technique international qui régit l'exploitation, l'entretien et la maintenance.” Par ailleurs, il a indiqué qu'il existait plusieurs systèmes de contrôle auxquels sont soumis les appareils dans tous les cas de figure, également à chaque fois qu'ils sont soumis à une quelconque réparation. “Il faut prendre les choses sereinement et laisser les spécialistes s'exprimer sur les causes de l'accident”, a insisté M. Ouaret pour qui il est tout à fait inopportun et prématuré de verser dans des commentaires qui ne peuvent être moralement acceptés qu'une fois les conclusions de l'enquête définitivement arrêtées. “Les conclusions de l'enquête diront beaucoup plus que n'importe quel discours”, avance-t-il en guise d'argument inattaquable, pour esquiver tout type de question essentiellement d'ordre technique sous prétexte que les textes sont exhaustifs et interminables à ce propos et qu'ils nécessiteraient des heures pour pouvoir être abordés dans leur ensemble. A la question de savoir si l'âge des avions pouvait influer sur l'exploitation des appareils et constituerait un risque d'accident, le responsable de cet organisme, partenaire de Veritas, a carrément refusé de s'y exprimer. Il s'est contenté de préciser qu'Air Algérie a toujours placé le souci de sécurité bien avant tout autre considération commerciale et que la compagnie, comme sa tutelle, n'a jamais lésiné sur les moyens pour assurer l'aspect sécuritaire. Une appréciation qui vaut, peut-être, son pesant d'or en de pareilles circonstances…, mais qui n'avance en rien les profanes dans le domaine pour mieux comprendre les choses. N. S. Communiqué d'Air Algérie Air Algérie rappelle qu'une commission nationale d'enquête a été mise en place par les autorités pour déterminer les circonstances et causes exactes de l'accident. Seules les conclusions de la commission nationale d'enquête habilitée feront foi. Toute information émanant de personnes physiques ou morales autres que celles de la commission nationale d'enquête est dénuée de tout fondement.