Résumé : La femme de ménage remet des clefs à Youcef et lui indique le chemin à suivre pour sortir de l'asile. Le jeune homme est enfin libre ! Karima demeure un long moment interdite, l'histoire de Youcef la laisse perplexe. Vraiment, Youcef, finit-elle par dire, tu m'intrigues. Ton récit semble si irréel. On dirait un de ces contes qu'on rapporte dans les anciens écrits. La cruauté de ton cousin, ta décadence, ton courage… - Et peut-être aussi la chance. La providence a mis sur mon chemin tout de même des personnes qui m'ont aidé. La femme de ménage dans l'asile, puis vous… - Ah ! mais moi je n'ai rien fait. - Si, vous avez fait, et même beaucoup. Vous m'avez donné à manger alors que je crevais de faim, vous m'avez donné des vêtements, alors que je portais encore cette hideuse camisole qui me donnait cette apparence de fou qui faisait fuir les gens, et enfin vous me proposez le gîte et le couvert et un boulot. - Drôle de boulot pour un type aussi instruit que toi, Youcef. Elle se met à rire doucement. - En fait, je donne du boulot à un patron. Quel paradoxe la vie mais, tu devrais tout de même faire quelque chose. Tu ne peux pas rester comme ça à tourner dans les rues, tu ne peux pas laisser faire ce cousin et tout abandonner. - J'y ai pensé, mais on doit encore me rechercher. Je ne peux me hasarder à quitter cette ville où personne ne me connaît et me montrer dans mes bureaux où le cousin aurait vite fait de me repérer. - Pourquoi veux-tu donc retourner dans tes bureaux, je pense plutôt qu'il faudrait tout d'abord trouver un bon avocat. - Oui, mais avec quoi je vais le payer ? - Eh bien, je ne sais pas si je peux faire quelque chose pour toi, mais je vais essayer. - Non, je voudrais tout d'abord retrouver les documents. J'ai fait installer un coffre dans mon bureau. Un coffre dont je suis seul à connaître l'endroit et la combinaison et qui contient tous les documents nécessaires à ma réhabilitation. C'est ce que je veux tout d'abord récupérer. Le reste deviendra un jeu d'enfant pour les hommes de loi. - Mais et pour tes médecins ? - Mes médecins ? Lesquels ? Ceux que le cousin a chargé de me détruire ? - Non, je parle plutôt de tes propres médecins, ceux qui t'ont pris en charge lors du décès de tes parents. Ceux-là aussi il faut aller les retrouver, car eux seuls peuvent attester de ton état de santé mentale. - Vous avez raison. Mais le plus grand problème pour moi demeure la récupération des documents. Y. H. (À suivre)