Les autorités financières, en lâchant du lest, veulent intéresser davantage les grands établissements bancaires internationaux à l'ouverture du capital des trois banques publiques. “Le succès des réformes économiques dépend en évidence, de la santé du système financier. Et la réforme de ce dernier est indissociable de la réforme du secteur bancaire et du marché financier”. c'est ce qu'a soutenu le chef du cabinet du ministre délégué chargé de la réforme financière, hier, à l'ouverture du premier forum international de la finance d'Alger, organisé à l'hôtel El-Aurassi par “le forum des compétences algériennes en Suisse (FCAS)”. M. Mekhloufi, lors de son allocution, souligne que le Crédit populaire d'Algérie CPA, dans le cadre de l'opération d'ouverture du capital, “a fait l'objet d'une opération d'évaluation du marché et des intentions des investisseurs courant 2005”. Pour rappel, le gouvernement a décidé d'ouvrir le capital de trois banques publiques, le CPA, la BNA et la BDL jusqu' à hauteur de 51% maximum et le maintien de la BEA, de la Badr et de la Cnep sous le giron de l'état. Mercredi dernier, le ministre des finances, sur les ondes de la chaîne trois, avait annoncé que les repreneurs pouvaient prendre le contrôle de la banque. Pour autant, nous dit-on, le processus n'est qu'à ses débuts et risque de s'étaler encore dans le temps. Le chef de cabinet du ministre délégué à la réforme financière, en dressant la situation actuelle du système bancaire, souligne que la collecte bancaire provient à 63% du secteur privé, opérée à 94% des banques publiques et représente 72% de la masse monétaire. L'emploi des ressources se caractérise par l'insuffisance de financement de l'économie évalué à 34% du produit intérieur brut et la concentration du volume du crédit sur le secteur public (55%). Au niveau des indicateurs de performances des banques publiques, M. Mekhloufi relève l'augmentation appréciable de la marge bancaire et un résultat positif sur 2003. Le ratio de solvabilité, affirme-t-il, est moyen. Il de l'ordre de 15%. La situation de liquidité est jugée appréciable. “700 milliards de dinars auxquels s'ajoutent 600 milliards de titres de l'état. Situation arrêtée au premier trimestre 2005”, souligne M. Mekhloufi. Pour autant, précise-t-il, “l'intermédiation bancaire est limitée par un taux insuffisant de transformation des ressources commerciales en crédits commerciaux”. Le chef du cabinet du ministre délégué à la réforme financière affirme que le système d'information, d'audit, de contrôle interne et de reporting comptable est insuffisamment développé. Le système de paiement, selon lui, constitue une contrainte majeure pour la modernisation des banques. Concernant le marché des capitaux, M. Mekhloufi énumère trois contraintes qui empêchent son développement. Il cite la possibilité limitée de négociation de titre, la faible intermédiation boursière et le cloisonnement des marchés boursiers et des valeurs d'état. Le chef de cabinet du ministre délégué à la réforme financière a rappelé les actions entreprises jusque-là. Il souligne que les assemblées générales extraordinaires des banques publiques, réunies le 31 mai dernier, ont adopté les résolutions relatives à la mise en place d'un nouveau règlement intérieur du conseil d'administration applicable à l'ensemble des banques publiques, à la recomposition du conseil d'administration et le renforcement de ses structures par la création d'un comité d'audit et enfin à la mise en place d'une convention entre l'état et chaque administrateur. Ces actions devraient améliorer la gouvernance des banques publiques. L'enjeu de la privatisation ou de l'ouverture du capital de certaines banques est de générer un état de concurrence et d'émulation. Le Forum des compétences algériennes en Suisse, association indépendante à but non lucratif, a été créé le 21 janvier 2003 à Genève par des algériens résidant en Suisse. Il est exclusivement composé de spécialistes algériens, experts dans différents domaines scientifiques et techniques. Les membres du FCAS proviennent de tous les horizons de Suisse : administrations, industries, banques, hôpitaux, universités et instituts de recherche. Meziane Rabhi