L'Oranie continue de faire les frais d'une sécheresse aiguë, le taux de remplissage des 16 barrages de l'Ouest ne dépassant pas actuellement 27,41%. Alors que les 8 millions d'habitants ont besoin de quelque 600 millions de m3, l'apport en eau de septembre n'a pas dépassé les 55 millions de m3. Soit moins de 10 % des besoins. “Pour devenir moins vulnérable à une sécheresse chronique, l'agriculture locale ferait mieux de renoncer à la monoproduction et de promouvoir des cultures encore marginales mais résistantes au manque d'eau, comme le sorgho”, plaide Mme Chiker, experte agronome. “Un panier de systèmes de culture peut rapporter un peu moins qu'une monoculture irriguée en année normale et évite de fortes pertes en année exceptionnelle”, souligne encore cet ingénieur agronome. Les sécheresses se suivent et se banalisent à l'ouest algérien avec le réchauffement climatique avec des conséquences dramatiques pour les cultures, si les pouvoirs publics étaient amenés à couper le robinet en pleine période de croissance des plantes. Cet expert recommande d'établir pour chaque bassin versant un bilan hydrique, en croisant les trois paramètres que sont les précipitations, les sols et les systèmes de culture dans cette zone. Cet expert prône les vertus pédagogiques du relèvement à un niveau “modéré” des prix de l'eau. Une tarification de l'eau, qui pourrait être modulable en fonction de la rareté, devra être élaborée suffisamment tôt “avant la campagne pour que les irriguants puissent la prendre en compte dans leurs choix d'assolement”. “Les pistes les plus intéressantes” sont offertes par les espèces à fort enracinement, au feuillage réduit (minimisant la transpiration) et tolérantes à la sécheresse, en particulier le tournesol et le sorgho. Pour cet agronome, “les variétés précoces de tournesol sont d'excellentes candidates à un assolement alternatif en cas de sécheresse. Cette culture est toutefois handicapée par sa faible productivité et rentabilité. Le sorgho offre, lui, une bonne rentabilité, mais se posera le problème des débouchés”. CHERIF L.