Le prix du litre d'essence sera relevé de 2 dinars annuellement. Des hausses progressives et non brutales pour éviter qu'elles n'induisent une baisse du pouvoir d'achat de la population. Un comité intersectoriel est en train d'examiner les scénarios de tarification des prix des carburants à la pompe, a confié une source sÛre proche de Naftal. Les travaux d'élaboration d'une nouvelle tarification s'appuient sur une disposition de la nouvelle loi sur les hydrocarbures : les prix libres à une échéance de dix ans. En un mot, la vérité des prix dans dix ans, s'agissant de l'essence super, normale et le gasoil à la pompe sera appliquée, suivant cette réforme, a-t-il ajouté. Une solution graduelle est dans le pipe : une augmentation de 10% par an applicable à partir de 2007. Le prix du litre d'essence sera relevé de deux dinars annuellement. Le scénario est privilégié pour l'heure, car il tient compte davantage de l'impact de ces hausses sur le pouvoir d'achat de millions d'automobilistes et indirectement de la majorité de la population. Le second scénario moins probable est un alignement brutal sur les prix internationaux. Le litre d'essence coûterait dans ce cas entre 60 et 100 dinars. Deux voies sont examinées : les scénarios a posteriori et a priori. Dans le premier, le législateur établit un mécanisme permettant à Naftal et autres distributeurs de fixer leurs marges. Dans le second, à partir d'un calcul moyen de leurs coûts de revient, le législateur fixe les marges. Les deux scénarios induisent à une augmentation des prix de l'essence à la pompe à travers une hausse des marges. Il convient de savoir que les prix de l'essence en Algérie sont parmi les plus bas en Afrique et dans le monde. Pour les officiels, un tel niveau de prix dissuade l'investissement et ne pousse pas les stations-service à améliorer leur qualité de services. Mais n'oublions pas qu'en Arabie Saoudite, un gros producteur de pétrole, et même aux Etats-Unis, un gros consommateur de brut, les prix de l'essence restent relativement bas. La solution serait médiane en Algérie. Des hausses progressives et non brutales pour éviter qu'elles n'induisent une baisse du pouvoir d'achat de la population. L'Exécutif dispose sur ce plan d'une autre marge de manœuvre pour assurer la paix sociale : le recours à une diminution des taxes sur les produits pétroliers pour éviter d'importantes augmentations des prix des carburants. Mais cette solution a été jusqu'à présent écartée. Les taxes sur les carburants comme sur le tabac restent d'importantes sources de recettes fiscales, des poules aux œufs d'or pour l'Etat, en l'absence d'une meilleure appréhension de l'assiette fiscale. N. Ryad