L'université Mohamed-Boudiaf a abrité, hier, le deuxième séminaire international sous le thème “La gestion de la ville algérienne”. Sous l'égide des MM. Abderachid Boukerzaza et Smaïl Mimoun, en l'occurrence, ministre délégué chargé de la Ville et ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Il y a eu également la participation outre des autorités locales, des sénateurs, des députés et élus locaux, de quelques professeurs d'université, des étudiants, des bureaux d'études et des organismes ayant un lien avec la gestion de la ville. Cette rencontre a permis de mettre en évidence les problèmes que connaissent les villes algériennes. Des problèmes qui ont suscité nombre de recherches et d'études traitant des menaces qui s'abattent sur la ville algérienne. Le premier intervenant a été Smaïl Mimoun, qui avait en 1999 était président du premier séminaire qui s'est déroulé dans le même institut. Le ministre n'a pas manqué de rappeler les premiers pas dans ce domaine et a invité tout le monde à y participer pour enrichir et réussir cette opération. Dans son allocution, M. Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville, a tenu à expliquer la nouvelle loi d'orientation de la ville, la loi 06-06 du 20 février 2006. Son intervention a été axée essentiellement sur les grandes lignes autour desquelles s'articule la politique gouvernementale vis-à-vis de la ville. “Les villes algériennes ne reflètent pas ce qu'elles devraient être car nous n'avons pas pu maîtriser l'extension de nos villes.” De ce fait, le ministre délégué à la Ville prévoit, d'ici 2025, 80% de la population nationale habiteront la ville, soit 33 des 42 millions d'habitants, d'où l'impérieuse nécessité de revoir les mécanismes et politiques prônés à nos jours, supposés infructueux, dans le but d'améliorer les conditions de vie des citoyens. Le ministre a souligné, en outre, que cette loi vise à “prendre en charge la situation de nos villes en apportant une nouvelle approche qui permettra d'éviter de tomber dans les erreurs du passé”. “Elle est de nature à assurer une bonne protection des espaces sensibles tels le littoral, les montagnes, les steppes et les régions désertiques. Comme elle définit les nouvelles formes d'organisation de la ville. Ce texte de loi tend à établir une politique cohérente concernant la ville à même d'améliorer le cadre de vie du citoyen et de valoriser le rôle des groupements urbains dans la réalisation du développement”, a ajouté le ministre, tout en estimant “la nécessité” d'associer et d'impliquer le citoyen dans la gestion de la ville. “Un arsenal législatif et des textes d'application, si parfaits seraient-ils, ne peuvent forcément suffire pour passer d'un état de fait à un autre sans un diagnostic sérieux de la situation actuelle et l'implication de tous les intervenants sociaux”, a noté le ministre. Le ministre a tenu à convier un auditoire constitué essentiellement d'étudiants, d'universitaires, chercheurs, urbanistes, élus et citoyens à débattre les grandes questions actuelles : Quelles sont les mesures prises par nos villes pour affronter demain cette croissance démographique ? Ont-elles pris leurs dispositions pour se positionner au sein des réseaux des villes régionales et mondiales ? Sur une question de notre journal, sur la composition de l'Observatoire national de la ville, le ministre a précisé que ce point va être débattu aujourd'hui en Conseil du gouvernement. “L'organisation, le fonctionnement et la composition de l'observatoire seront débattus au Conseil du gouvernement”, a répondu M. Boukerzaza. Chabane BOUARISSA