“Je ne ferai aucune déclaration aujourd'hui. Plus tard peut-être…” C'est par cette courte phrase que Ahmed Taleb El-Ibrahimi rétorquait, jeudi dernier, à ceux qui souhaitaient connaître le devenir de son mouvement politique Wafa, en attente d'un agrément qui ne vient toujours pas, et ses appréciations sur ses malheureuses candidatures aux élections présidentielles de 1999 et de 2004. Au stand des éditions Casbah, son éditeur, celui qui fut ministre sous Houari Boumediene et Chadli Bendjedid, s'est limité à la tâche pour laquelle il a fait le déplacement au Salon international du livre d'Alger (Sila) : la vente dédicace du premier tome de son dernier ouvrage intitulé Mémoires d'un Algérien, Rêves et Epreuves (1932-1965). Ils étaient très nombreux ceux qui, à la veille de la clôture de ce 11e Sila, voulaient se faire signer cette autobiographie de celui qui reconnaît avoir eu “la chance d'appartenir à cette génération si particulière, qui implique en retour des obligations dont la plus importante réside dans l'accomplissement d'un devoir de mémoire par la production d'un témoignage aussi fidèle et objectif que possible. L'école nationaliste, à laquelle je dois l'essentiel de ma formation, m'a appris l'étroite connivence entre le destin individuel et le devenir de la nation”, peut-on lire dans la préface. Ahmed Taleb El-Ibrahimi, en retrait de la vie politique depuis près de deux années, a conclu cette première partie de ses mémoires par le “oui” qu'il a dit, en 1965, à Boumediene qui lui proposait d'assumer la charge de ministre de l'Education. Mais ce “oui” le fera s'engouffrer “dans une nouvelle ‘prison' qui allait durer près d'un quart de siècle”. SAMIR BENMALEK