Résumé : Après avoir réglé ses problèmes et mis de l'ordre dans ses affaires, Youcef se rappellera de Karima. Il tente de la contacter, en vain. Il descend de son véhicule et va s'asseoir sur le banc en espérant que Karima le verrait. Mais la villa baignait dans une obscurité totale. Les volets étaient fermés. Le jardin semblait abandonné et les mauvaises herbes commençaient à l'envahir. Que s'est-il passé ? Où était Karima ? Etait-elle malade ? S'était-elle rendue chez quelqu'un de sa famille ? Il se rappelle qu'elle lui avait dit qu'elle n'avait plus personne au pays et que ses demi-frères étaient en France. S'était-elle rendue chez eux ? Où bien était-elle en voyage avec son mari ? À cette pensée, un sourire amer se dessine sur ses lèvres, et il repense à cet homme qui la torturait et qui la trompait sans vergogne. Cela fait tout de même longtemps qu'il n'a pas cherché à avoir de ses nouvelles. Il s'en veut d'avoir négligé cette femme qui lui avait tendu la main alors qu'il était au fond du gouffre. Il est vrai qu'il était bien occupé ces derniers temps, mais ce n'était pas une raison valable. Ah ! se dit-il en passant une main dans ses cheveux, je suis terrible, je suis pire que son mari. Je suis un ingrat et un inconscient. Et si jamais un malheur lui était arrivé. À cette pensée, il sent son dos se glacer, mais où avait-elle déjà dit que sa famille habitait ? La vieille maison se trouvait quelque part sur les hauteurs de la ville. Il se met à réfléchir un moment, avant de prendre une décision. Il ira jusqu'à la vieille maison et verra sur place. Si Karima ne s'y trouve pas, c'est qu'elle est finalement partie sous d'autres cieux. À cette pensée, il se sent vulnérable. Jamais, au grand jamais, une femme n'a autant compté pour lui. Il remonte dans sa voiture, tandis qu'un hibou lançait un son lugubre. Il était presque minuit. Mais qu'importe. Il met le contact et se lance sur la grande route à tombeau ouvert. La circulation était réduite et il n'eut aucun mal à traverser la ville et à retrouver les ruelles de la vieille cité. Le quartier était plongé dans le noir. Un fond de musique et le son d'une télévision lui parvenait d'une maison. Il coupe le contact et met la radio. Un long moment d'hésitation, puis il descend du véhicule et arpente le quartier. Elle lui avait dit qu'une grande terrasse décorée de géraniums surplombait la maison et que le portail était en bois massif. En fait, toute la maison était construite en pierres taillées grises. Il n'eut aucun mal à retrouver la maison. Un souffle d'air chaud lui fouette le visage. Il pense à actionner la sonnette extérieure, puis se ravise. Un autre coup d'œil à sa montre l'en dissuade. Y. H. (À suivre)