Tous les indices montrent que la bataille sera rude entre les deux clans pour le contrôle du comité central du parti. Mandaté par la session du comité central du parti qui s'est tenue les 25 et 26 octobre dernier, le secrétaire général a, contre toute attente, fixé la date du huitième congrès du FLN aux 18,19 et 20 mars prochains à l'hôtel El-Aurassi. Après avoir prononcé une allocution dans laquelle il n'a pas été avare d'éloges à l'égard des membres de la commission de préparation du congrès dont il assure la présidence, Ali Benflis a annoncé la nouvelle. La précipitation dans l'organisation des assises de l'ex-parti unique a surpris tout le monde, y compris les membres du comité central qui ne s'attendaient pas à une telle célérité. Certaines sources ont expliqué cette démarche par le souci d'éviter les risques d'ajournement de ce rendez-vous si la guerre contre l'Irak venait à se déclencher. Cet argument reste faible, peu convaincant et difficile à prendre en considération quand on connaît les enjeux d'un congrès pas comme les autres. D'autres sources avancent que cette précipitation trouve son explication dans l'exacerbation de la lutte des clans au sein du vieux parti que Benflis feint d'ignorer en démentant l'existence d'un quelconque différend entre les générations au FLN. Le secrétaire général du parti cherche par sa démarche à couper l'herbe sous les pieds de ses adversaires qui ne sont autres que les partisans du président de la République. Ces derniers se sont préparés et ont déjà affûté leurs armes en prévision de ce rendez-vous. Selon certaines indiscrétions, plusieurs réunions secrètes se sont tenues ces derniers temps. Les deux clans se préparent donc à “la grande bagarre”. Tous les indices montrent que la bataille sera rude pour le contrôle du comité central qui reste la principale instance de décision. C'est cette “superstructure” qui fait et défait les évènements au FLN. C'est elle aussi qui nomme et “dégomme” les secrétaires généraux du parti. Toute autre procédure n'est que formalité d'usage destinée à la consommation organique. L'enjeu de ce huitième congrès n'est donc pas le débat sur la présidentielle d'avril 2004, mais bien le contrôle du comité central qui sera issu de ces assises Chaque partie, le clan de Benflis comme celui de Bouteflika, tentera d'arracher le maximum de sièges au sein de cette structure en prévision des futurs débats sur la position du parti par rapport à l'échéance électorale de 2004. C'est à cette instance suprême entre les deux congrès qu'échoit le rôle de trancher la question de “la forme de participation du FLN au scrutin présidentiel”. Ce sont ces raisons qui expliquent en partie l'agitation des deux clans au sein de l'ex-parti unique. Jeudi, Benflis a été ovationné par un parterre composé de membres de la commission de préparation du congrès et de cadres du parti. Un signe qui ne trompe pas sur le lancement de la guerre des nerfs. Il est vrai que beaucoup d'indices montrent que l'actuel secrétaire général maîtrise la situation et dispose d'atouts non négligeables pour sa réélection à la tête du FLN. Il n'en demeure pas moins que rien n'est encore joué dans un parti réputé être le bastion de la manœuvre, des tractations, mais surtout des coups de théâtre. Il faudrait attendre l'élection des membres du comité central pour savoir qui a gagné, d'autant que le poste de secrétaire général n'est pas l'enjeu et que Benflis a sans doute assuré son maintien à la tête de cette formation. Sauf imprévu. M. A. O. Les congressistes en chiffres Le nombre des participants est de 1 360 congressistes ; 25% sont des jeunes de moins de 32 ans ; 69% sont des cadres ayant entre 35 et 55 ans ; 15% des congressistes ont plus de 55 ans ; 15% des participants sont des femmes ; tous les secteurs d'activités sont représentés ; 23 délégués, dont 4 femmes, représenteront l'émigration.