Quelques heures après l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances du crash du Mirage F1 de son armée de l'air, le ministère français de la Défense a dépêché à Oum El-Bouaghi des officiers enquêteurs pour faire les constats d'usage et réunir les éléments matériels qui seront analysés dans le cadre des investigations menées par le commandement. Avant cela, l'attaché militaire de l'ambassade à Alger était jeudi sur les lieux de l'accident. Ainsi, durant toute la matinée d'hier, soit de 9h à 13h, 4 experts de l'armée de l'air française ont supervisé l'opération visant la récupération des débris du Mirage F1. L'opération s'est déroulée en présence des autorités militaires et civiles algériennes. Les officiers français étaient accompagnés d'officiers de l'armée de l'air algérienne et de la Gendarmerie nationale. Des engins lourds, appartenant aux collectivités et entreprises locales, ont été mobilisés à l'occasion. Des habitants du village ont participé au ramassage des restes de l'aéronef sous l'œil attentif des experts français qui avaient, auparavant, pris l'ensemble des données du terrain à même de les orienter lors de l'enquête ouverte par le département de Michèle Alliot-Marie. À 13h, les camions chargés des débris du chasseur bombardier ont été convoyés vers une plate-forme aéroportuaire tenue secrète par les services compétents pour être acheminés vers l'Hexagone. La veille, soit au lendemain du crash, l'attaché militaire de l'ambassade de France à Alger s'est déplacé sur les lieux du sinistre pour établir le constat de l'accident, s'enquérir de la situation et remercier les autorités civiles et militaires algériennes pour leur célérité dans la prise en charge du sinistre. Le même jour (jeudi), la panique persistait dans le petit village de Henchir-Torkia II, situé à 1 km du chef-lieu de la commune Henchir-Tomghani. La moitié des élèves de l'école primaire Mechta-Maâncer avait séché les cours. C'était hier, à 14h30, soit 1h30 après le départ du convoi militaire transportant les débris du chasseur français, que les services de sécurité algériens ont levé le périmètre de sécurité instauré autour du lieu du crash. Les derniers véhicules tout-terrains de la Gendarmerie nationale ont quitté les lieux que les jeunes du village ont immédiatement réinvestis pour s'adonner à une partie de foot, profitant d'un ciel clément après deux jours de temps maussade. Pour rappel, mercredi dernier, aux environs de 11h50, un chasseur de l'armée de l'air française, de type Mirage F1, s'est écrasé sur un terrain nu de la localité de Henchir-Torkia II dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, à 78 km de Constantine. Le chasseur, qui faisait route de n'Djaména (Tchad) vers une base aérienne de l'Hexagone avec 2 autres Mirage F1 et un Boeing ravitailleur avant de se crasher, fait partie de l'escadron des chasseurs composant le dispositif “Epervier” opérationnel au Tchad depuis 1986, selon le ministère français de la Défense. Le pilote du monoplace a réussi à s'éjecter, sain et sauf, avant que l'aéronef ne pique son nez sur un terrain plein. Ce dernier a regagné le jour même, en fin de soirée, la France à bord d'un vol spécial depuis l'aéroport Mohamed-Boudiaf de Constantine. N. B.