Le boulevard de la Soummam à Oran a vécu, jeudi dernier, une animation toute particulière qui a attiré de nombreux curieux face au Royal Hôtel, dont c'était l'inauguration officielle. Troupes folkloriques tout en couleur venues spécialement d'El-Oued, baroud, qarqabou, etc., ont, en effet, animé pendant des heures la cérémonie inaugurale à laquelle a pris part le ministre du Tourisme, M. Nourredine Moussa. À l'intérieur de l'établissement de luxe 5 étoiles, un joyau architectural où a été mis en relief le style d'architecture haussmanien qui caractérise la façade et l'ensemble du boulevard de la Soummam, les très nombreux invités de l'homme d'affaires Djillali Mehri se bousculaient : ambassadeurs, hommes politiques, hommes des arts et de lettres, directeurs de presse, autorités civiles et militaires se croisaient. Après une visite guidée de l'hôtel, réparti sur 5 étages, le ministre du Tourisme a évoqué la politique de son secteur, “adoptée depuis le mois de mars”, dira l'orateur comme pour justifier les lacunes, le manque de visibilité souvent mis en avant par les professionnels. Appréciant la qualité de réalisation du Royal Hôtel, le ministre justifie alors l'exigence de qualité qui doit s'imposer coûte que coûte dans ce secteur. “Le tourisme de demain, ce n'est plus les prix bas. C'est fini, ce n'est plus d'actualité. Pour le tourisme de masse, il y a toujours une forte demande, mais la qualité doit rester le souci principal.” Faisant allusion à sa visite sur le site de la ZET de Cap Falcon, où il fut très critique sur ce qu'il a découvert, notamment le projet d'un aquaparc, exigeant que le dossier et les fiches techniques lui soient remis, M. Noureddine Moussa dira encore : “L'usage du sol est l'affaire de la collectivité, personne ne peut plus construire comme il veut.” Sur le plan économique, l'exigence de qualité des services devrait permettre de créer de nombreux emplois, espère le ministre qui annonce pas moins de 300 projets touristiques à l'échelle nationale avec un taux de réalisation dépassant 58%. Oran, pour sa part, qui enregistre 16 projets dont ceux du groupe Mehri et Accor, représenterait 14% des capacités hôtelières. Par ailleurs, la carcasse de l'hôtel Châteauneuf intéresse le groupe Mehri, comme nous l'a confirmé l'homme d'affaires. Ayant déjà participé aux nombreux avis d'appels d'offres pour la vente de la carcasse et qui ont tous été abandonnés, M. Mehri nous a déclaré : “Nous sommes toujours disposés à le racheter. Nous nous étions déjà manifestés avant notre accord avec le groupe Accor, et malheureusement, plus on attend, plus la carcasse perd de sa valeur.” L'EGT Sidi Fredj est le propriétaire de cet hôtel inachevé construit à proximité du palais du Bey qui se dresse face à la baie d'Oran. Lors de son point de presse, le ministre du Tourisme, interrogé sur son devenir, a expliqué que ce dossier était traité au sein d'une commission interministérielle. La polémique qu'a suscitée cet hôtel vient du fait qu'il est construit sur un espace déclaré patrimoine historique et qu'il ne dispose pas d'emprise et de sortie. Pour M. Mehri, qui avait déploré l'absence de suite aux divers appels d'offres, plus de 3 en tout, il espère que “les choses vont peut-être évoluer maintenant. On voulait en faire un hôtel Ibis de classe moyenne. Quant aux problèmes du site, il faut les dépasser. Il y a toujours des solutions. Le palais du Bey doit être pris en charge et on doit le garder comme symbole là où le bey a séjourné”. F. Boumediène