Inuits discrets venus du Canada, ksouriens de Biskra aux bruyants “qarqabous”, Mongoliens vêtus de costumes étincelants de lumière, aborigènes des homelands australiens qui ne connaissent d'habits que leurs peintures corporelles, Indiens du Mexique et des USA, coiffés des plumages multicolores, Touaregs algériens et nigériens aux cris guerriers et à l'épée toujours brandie… Au total, elles étaient quinze délégations à représenter les pays qui ont le désert à partager au troisième Festival des cultures et civilisations des peuples des déserts, inauguré, jeudi passé, au Palais des expositions d'Alger par Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Car le désert, partie de la Terre souvent qualifiée d'inhabitée, a vu éclore des civilisations des plus brillantes. Des cultures très diverses, et qui peuvent avoir été bâties sur la parfaite maîtrise des arts équestres à l'image des cavaliers de Gengis Khan, sur les techniques d'irrigation et de partage de l'eau comme ont su le faire Chinois et Algériens du Touat, ou bien sur l'élevage maîtrisé par l'ensemble des peuples des déserts du monde, qu'ils soient sédentaires ou nomades. Les Touaregs disent que Dieu a créé le désert pour que l'homme accède aux secrets de la vie. Ce sont ces savoir-faire, élevés au rang de civilisations par bien d'anthropologues, que la Fondation Déserts du monde, présidée par le ministre algérien, compte faire découvrir et faire connaître à Alger jusqu'au 20 de ce mois. À cet effet, plusieurs salles de la capitale ont été retenues pour les spectacles quotidiens : Théâtre de verdure, salles omnisports de Bordj El-Kifan et de Aïn Benian, salle El-Mouggar, cinéma Algeria, et la salle d'exposition du Palais des expositions. Le programme de ce troisième festival prévoit, par ailleurs, des expositions de peinture, des projections de films et des défilés de mode. Avant l'Algérie. C'étaient les Emirats arabes unis qui avaient organisé la deuxième édition de ce festival international. SAMIR BENMALEK