Les étudiants étaient encore rassemblés devant le bloc administratif de la résidence universitaire. Ils refusent de quitter les lieux jusqu'à ce que la sanction soit levée et que les deux protagonistes entament un vrai dialogue afin d'en finir avec ce qu'ils qualifient de politique de pourrissement. Le directeur de la résidence universitaire Firma de Constantine a déposé, en début de semaine, une plainte auprès des services de la Sûreté contre des étudiants résidents, membres de l'Union nationale des étudiants algériens (Unea). Ces derniers ont, lors du sit-in qu'ils observent depuis lundi au sein de la cité, empêché le directeur, ainsi que le personnel administratif de rejoindre leurs postes de travail. Une action qui intervient suite à la décision de dissolution du comité de résidence qui viserait, selon les étudiants contestataires, à “réprimer toute action de revendication”. Pour sa part, le directeur de la résidence universitaire a affirmé que la décision de dissolution est parfaitement légale et n'est en aucun cas une atteinte aux droits des étudiants. Ainsi, au moment où l'université Mentouri de Constantine vit au rythme des séminaires et autres manifestations culturelles, la communauté estudiantine, elle, ne cesse d'exprimer sa grogne face à ce qu'elle considère comme une non-prise en charge de ses préoccupations. La thèse de la manipulation et autres jeux politiques brandie par l'administration au lendemain de chaque protestation risque de perdre de sa pertinence devant la récurrence des faits. En fait, pour des étudiants, qui disent appartenir à la majorité silencieuse, seul un dialogue permanent entre l'administration et les résidents est à même de ramener la sérénité au campus et couper l'herbe sous les pieds des manipulateurs, s'ils en existent. Les étudiants étaient, hier, encore rassemblés devant le bloc administratif de la résidence universitaire. Ils refusent de quitter les lieux jusqu'à ce que la sanction soit levée et que les deux protagonistes entament un vrai dialogue afin d'en finir avec ce qu'ils qualifient de politique de pourrissement. Ce mouvement de contestation n'est pas un cas isolé. En effet, quatre autres étudiants comparaîtront incessamment devant la justice suite à une plainte déposée par l'administration universitaire. On reprocherait à ces derniers d'avoir manipulé les étudiants lors des évènements qui ont secoué, en avril dernier, l'université de Constantine. Ce vent de protestation s'est poursuivi jusqu'au mois de juin. L'on se rappelle des évènements qui ont éclaté la veille des grandes vacances, à la résidence Mohamed-Mentouri, où les résidents avaient observé un sit-in devant le bloc administratif, en bloquant l'accès au personnel et au directeur. Ce dernier a été accusé de mauvaise gestion (conditions de vie déplorables), toujours selon les déclarations des étudiants contestataires. Santé hébergement, restauration, hygiène et sécurité sont autant de volets que les étudiants de l'université de Constantine, à l'instar des autres universités du pays, ont, maintes fois, soulevé et qui constituent, selon eux, “un obstacle au bon déroulement de leurs études”. LYNDA NACER