Le nombre d'attaques contre les forces de la coalition irakiennes a augmenté de 22%, avec une moyenne de 959 actions par semaines entre le 12 août et le 10 novembre, indique un document élaboré par le ministère de la Défense US, qui accule le président US dans ses derniers retranchements. C oïncidant avec la prise de fonction de Robert Gates, le nouveau secrétaire d'Etat américain à la Défense, un rapport du Pentagone fait état d'une sensible augmentation de la violence en Irak. “Au cours des trois derniers mois, le nombre d'attaques a augmenté de 22%. Une partie de cette augmentation est due au pic saisonnier de violence pendant le ramadan”, soulignent les rédacteurs du document, qui précisent que les forces de la coalition restent la cible principale de ces attaques avec 68% d'entre elles, alors que plus de la moitié de ces attaques, soit 54%, se sont produites dans seulement deux provinces irakiennes de Bagdad et Al Anbar. Néanmoins, le nombre de victimes est beaucoup plus important au sein des Irakiens. Reconnaissant que “la violence en Irak pose une grave menace sur les progrès politiques”, le rapport souligne que le processus politique de réconciliation nationale “a fait peu de progrès”. Il ajoute que “la violence confessionnelle a nettement augmenté malgré les réunions entre responsables religieux et tribaux”. L'armée d'Al Mahdi de Moqtada Sadr est mise à l'index pour son rôle dans la détérioration de la situation par le rapport qui affirme : “Le groupe qui a actuellement l'impact le plus négatif sur la situation sécuritaire en Irak est l'armée du Mahdi, qui a remplacé Al Qaïda en Irak comme l'accélérateur le plus dangereux d'une violence confessionnelle potentiellement durable en Irak.” Cette situation accule George Bush dans ses derniers retranchements, d'où son hésitation à prendre des décisions sur la question. Des sources auprès de la Maison-Blanche laissent entendre qu'il demeure indécis quant à l'idée d'un renforcement provisoire du contingent américain pour mettre fin à la dégradation de la situation en Irak. Cette option, entrant dans le cadre du débat en cours aux Etats-Unis sur les moyens de stabiliser l'Irak pour rapatrier les quelque 134 000 militaires américains sur place, est défendue par des responsables de la Maison-Blanche avec vigueur prévoit un accroissement à court terme du nombre de soldats déployés, alors qu'elle suscite l'opposition unanime de l'état-major interarmes, d'après le Washington Post. Les militaires du Pentagone estiment que la Maison-Blanche n'a toujours pas fixé de mission précise et qu'elle s'accroche à l'idée d'un renforcement provisoire du contingent car, notamment, elle ne dispose guère d'autres solutions, poursuit le quotidien. Ainsi, l'état-major a prévenu qu'une mission de court terme pourrait encourager les factions armées en Irak sans pour autant renforcer durablement la mission des militaires américains ou de l'armée irakienne, insiste le Washington Post. L'Administration Bush, qui envisage l'envoi de 15 000 à 30 000 militaires supplémentaires pour une période de six à huit mois est l'une des hypothèses envisagées à la Maison-Blanche, écarte cependant l'hypothèse d'un contingent plus vaste pour une mission plus longue est en revanche quasiment écartée, essentiellement pour des raisons logistiques, ont ajouté ces responsables. Devant ces incertitudes, le nouveau chef du Pentagone avertit contre toute erreur car estimant qu'“un échec en Irak serait une calamité qui hanterait notre pays, nuirait à notre crédibilité et mettrait en danger les Américains pour les dizaines d'années à venir”. K. ABDELKAMEL