Pic n La situation dans ce pays est catastrophique. La situation a continué de se détériorer en Irak entre la mi-août et la mi-novembre avec une moyenne de 959 attaques par semaine, soit une hausse de 22% par rapport aux trois mois précédents, selon un rapport trimestriel du Pentagone publié lundi. «Au cours des trois derniers mois, le nombre d'attaques a augmenté de 22%. Une partie de cette augmentation est due au pic saisonnier de violence pendant le ramadan», souligne ce rapport remis au Congrès américain et qui couvre la période allant du 12 août au 10 novembre. La publication de ce document intervient près de deux semaines après celle du rapport de la commission coprésidée par l'ancien secrétaire d'Etat, James Baker. Cette commission avait jugé que la situation en Irak était «grave» et «se détériorait». Le rapport du Pentagone relève que les forces de la Coalition restent la cible principale de ces attaques (68%) et que la moitié de ces attaques (54%) se sont produites dans seulement deux provinces irakiennes (Bagdad et Al-Anbar). Mais, en terme de bilan meurtrier, ce sont les Irakiens qui comptent le plus de victimes. Le nombre de victimes civiles (morts et blessés) a augmenté de 2% sur la période étudiée. Le Pentagone relève toutefois que les violences contre les civils irakiens restent localisées. «En dehors du triangle sunnite, plus de 90% des Irakiens se sentent en très grande sécurité dans leurs quartiers», affirme le rapport. Le document souligne que «le nombre d'attaques contre les infrastructures a continué de baisser», mais que «l'effet cumulatif de ces attaques, combiné à l'inefficacité des réparations et de la maintenance» de ces infrastructures a pesé sur la fourniture des services essentiels aux Irakiens. Le rapport estime, par ailleurs, que le processus politique de réconciliation nationale «a fait peu de progrès, la violence confessionnelle a nettement augmenté malgré les réunions entre responsables religieux et tribaux». A l'inverse, le Pentagone reconnaît que «la violence en Irak pose une grave menace sur les progrès politiques». «Le groupe, qui a actuellement l'impact le plus négatif sur la situation sécuritaire en Irak, est l'armée du Mahdi qui a remplacé Al-Qaîda en Irak comme l'accélérateur le plus dangereux d'une violence confessionnelle potentiellement durable en Irak», affirme le rapport, en référence à la milice du chef radical chiite Moqtada Sadr. Le rapport relève également qu'actuellement seulement deux provinces ne sont pas prêtes à un transfert de responsabilités des forces de la Coalition aux forces irakiennes, al-Anbar (ouest) et Bassorah (sud).