Les fluctuations des prix des matériaux de construction sur le marché national préoccupent les intervenants dans le secteur de la construction. “Le sable, pour ne citer que cet exemple, coûte 13 fois plus cher qu'en Tunisie”, relèvera M. Younsi, un des représentants d'un bureau d'études international sur les ondes de la Chaîne III. “Quelles sont les raisons d'une telle hausse, alors que ce matériau dispose des mêmes composants en Algérie et en Tunisie ?” s'est-il interrogé. Les agrégats constituent, faut-il le rappeler, un élément déterminant du coût du m2 habitable. D'où la nécessité de prendre en charge cette question d'augmentation trois, voire quatre fois des tarifs des matériaux de construction. L'interdiction de l'extraction du sable à partir des rivières et l'absence de carrières ont également provoqué la pression sur cet agrégat. La hausse des prix des agrégats entraîne celle du logement Mais, c'est conjoncturel, estiment les professionnels qui parlent d'une régulation du marché dès la concrétisation des projets d'investissement pour l'exploitation des carrières. Ce phénomène s'est accentué surtout après l'annonce des grands projets structurants inscrits dans le cadre du programme de soutien à la relance économique. Les promoteurs proposent aussi l'utilisation de nouveaux systèmes de construction, tels que les panneaux qui consomment moins d'agrégats. Ce qui va réduire, selon eux, à coup sûr, les délais et par là même les coûts. Sur un autre registre, outre le financement des entreprises de réalisation, les promoteurs immobiliers, le CPA ouvre ses structures à la conception des programmes de logements, à l'architecture. Cette banque vient de signer un contrat avec l'organisation des architectes pour le financement de leurs bureaux d'études et leurs activités. M. Djamal Bessa, P-DG de la Cnep-banque suggère la tenue d'assises communes qui regrouperont tous les intervenants sur le marché de l'immobilier, notamment les entreprises de réalisation, les architectes, les promoteurs et les financiers dans le but de dégager un consensus sur les voies et moyens à utiliser pour atteindre l'objectif de développement plus accru du marché de l'immobilier au profit du citoyen. La modernisation du système de paiement aura des incidences bénéfiques directes, soulignera M. Bessa, sur le montage financier des projets de promotion immobilière. Ainsi, les virements qui nécessitaient auparavant, avouera-t-il, une dizaine de jours peuvent, grâce à ce nouveau système, être réglés en une seule journée. “Ce sont, par conséquent, autant de jours gagnés sur les délais de réalisation”, précisera-t-il. Le délai de traitement des dossiers peut être, en outre, allégé en termes de temps à l'aide des actions de décentralisation, de délégation de pouvoir prévues par cette mutation. “On ne peut plus attendre 6 ou 8 mois pour obtenir un permis de construire”, indiquera M. Bessa. Pour lui, il y a du temps à gagner dans toutes les phases du processus de réalisation d'un programme. La maturation d'un projet qui peut être facilement finançable et gérable permettra aussi, affirmera-t-il, une meilleure lisibilité (les besoins en matériaux et autres) et un gain en temps. Toutefois, il propose la mise en place d'outils de régulation pour chaque corps de métier entrant dans la réalisation de programme de logements. “Il y a, en effet, beaucoup de non-professionnels qui perturbent le marché et empêchent l'application des règles universelles de commercialité et d'efficacité”, constatera le P-DG de la Cnep-banque. Certains promoteurs n'appliquent pas quelques dispositions de la loi. Le Fonds de garantie de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) a, à ce propos, publié une liste de promoteurs qui ont pratiqué la vente sur plan sans en avoir le droit. Car, pour la vente sur plan, il est exigé un certificat de garantie, des assurances. Le FGCMPI s'est ainsi dédouané de ce groupe de promoteurs indélicats. La vente sur plan est conditionnée par une souscription à une police d'assurance auprès du FGCMPI. Les contrevenants sont en violation de la loi. “Il est indispensable d'effectuer un assainissement dans les corps des métiers, notamment pour les architectes. Il y a lieu de fixer des critères pour devenir promoteurs”, ajoutera-t-il. L'un des axes stratégiques de la réforme bancaire a trait, conclura M. Bessa, au développement du crédit hypothécaire avec un plan d'actions qui sera à la charge de chacune des banques. Le but recherché est le développement du marché hypothécaire et par voie de conséquence, celui du logement. Badreddine K.