L'après-Fidel s'installe en douceur à Cuba. Le leader Maximo n'a plus d'activités depuis cinq mois. Il a été absent à l'anniversaire de la Révolution cubaine, que les autorités assumant l'intérim ont fait coïncider avec l'anniversaire de Fidel ! Son retrait ne fait plus de doute dès lors que le Parlement s'est réuni en son absence et sous la direction de son successeur désigné, son frère Raul illuminé par les projectures. Son style commence à s'imposer, surprend les Cubains et n'est pas pour leur déplaire. Plus la moindre allusion au sort du “père de la révolution” qui, selon son “fils spirituel”, le président vénézuélien Hugo Chavez, livre une grande bataille contre la maladie. Raul Castro n'a manifestement aucune peine à s'imposer. À 75 ans, le ministre de la Défense fait figure de successeur, notamment depuis son discours du 2 décembre, dans lequel il n'avait pas hésité à inviter Washington à la table de négociations. Devant un congrès d'étudiants, il a appelé les Cubains à ne plus craindre les divergences, les exhortant à développer le débat, “sans avoir peur”. Pourtant, depuis 1959, la vie politique cubaine est entièrement dominée par le personnage de Fidel Castro. Ils sont de moins en moins nombreux les Cubains a exigé la vérité sur Fidel : est-il vivant ou mort ? Les Cubains, dont sept sur dix n'ont eu au cours de leur vie d'autre président que Fidel, se réjouissent de la concision du cadet des frères Castro, qui tranche sur les discours-fleuve et enflammés de son frère. Cuba s'interroge néanmoins sur ce que lui réserve l'année 2007. D. B.