Le chef de l'opposition espagnole campe sur ses positions à propos du processus de paix avec l'ETA. C'est ce que vient de réaffirmer le conservateur, Mariano Rajoy, au chef du gouvernement espagnol socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier veut poursuivre la trêve avec l'organisation séparatiste basque, l'ETA ayant déclaré un cessez-le-feu en mars dernier. Le Parti populaire, lui, réclame que l'organisation renonce définitivement aux armes. Les conservateurs ne pensent pas que l'ETA renonce à quoique ce soit et dans ces conditions et alors que la violence urbaine continue, il ne devrait, à leurs yeux, y avoir aucun contact avec l'organisation terroriste ETA. La numéro 2 du gouvernement a aussitôt réagi en déclarant que l'opposition avait obtenu toutes les garanties et que Madrid a bien l'intention de poursuivre des négociations avec l'ETA, comme l'a révélé la presse espagnole. Une première réunion entre l'organisation indépendantiste et des émissaires du gouvernement a été organisée secrètement la semaine dernière, selon El Pais. Mais la violence urbaine au Pays basque jette de l'huile sur le feu. Elle serait l'œuvre de la “kale borroka”, la guérilla urbaine attribuée à des jeunes indépendantistes. Une trentaine de personnes cagoulées ont jeté, le week-end dernier à Saint-Sébastien, des cocktails Molotov contre un autobus. En outre, la police espagnole a découvert en début de semaine en Biscaye, au Pays basque espagnol, une cache d'armes renfermant des détonateurs et des matériaux servant à la confection d'explosifs appartenant aux séparatistes basques de l'ETA, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Ces découvertes, ajoutées au casse d'une armurerie commis par l'ETA dans le sud-est de la France, font douter de la volonté réelle des séparatistes basques de respecter le cessez-le-feu décrété unilatéralement il y a dix mois. D. B.