Madrid était noire de monde pour protester contre des négociations avec l'organisation séparatiste basque (ETA) et critiquer le gouvernement socialiste qui soutient encore cette démarche de discussions de paix. Les manifestants, qui ont déferlé sur les grandes artères de la capitale, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Négociez avec ETA, pas en mon nom”. sDes manifestations similaires se sont tenues dans d'autres localités espagnoles et une marche pour la paix a eu lieu dans la ville portuaire de Bilbao, au Pays basque. Pour les responsables de l'opposition (Parti populaire), dont l'ancien chef du gouvernement Jose Maria Aznar, le chef du gouvernement socialiste, Jose Luis Rodriguez Zapatero, n'a plus qu'à tirer la leçon ! Entré en fonction en 2004, celui-ci s'était dit favorable à une solution négociée concernant le conflit séparatiste basque, qui a fait plus de 800 morts depuis le début de la lutte armée, il y a quatre décennies.En mars 2006, l'ETA avait décrété un cessez-le-feu permanent, permettant à Zapatero d'être optimiste quant au succès de négociations en faveur de la paix. Mais le processus de paix s'est effondré avec l'attentat à la voiture piégée du 30 décembre, qui a coûté la vie à deux hommes à l'aéroport international de Madrid. Le nouveau patron du PP, Mariano Rajoy, a appelé Zapatero à mettre un terme à toutes les actions en faveur d'un règlement négocié. “Négocier avec les terroristes est une erreur”, a-t-il martelé samedi soir à Madrid, devant des foules remontées contre l'ETA.