Les miliciens islamistes en Somalie ont accusé, hier, l'aviation éthiopienne d'avoir bombardé un de leurs fiefs dans la première attaque de ce genre depuis la reprise des hostilités, la semaine dernière, dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Dans le même temps, les forces gouvernementales somaliennes, appuyées par Addis Abeba, ont attaqué deux localités tenues par les milices de l'Union des tribunaux islamiques, dans le centre du pays. Jusqu'ici, les combats étaient concentrés dans le sud du pays, dans le secteur de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), siège des institutions de transition qui ont perdu, depuis des mois, le contrôle de vastes portions du territoire somalien devant la poussée des partisans des Tribunaux islamiques. Face à cette détérioration rapide de la situation dans une région clef d'Afrique de l'Est, les appels au calme se sont multipliés et, samedi, la Ligue arabe et l'Egypte ont joint leur voix à celles de l'ONU et de l'UA pour appeler les belligérants à reprendre les négociations. Un commandant islamiste et des témoins dans la région centrale de Kalaberka (environ 300 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio) ont assuré que des chasseurs bombardiers éthiopiens avaient visé des quartiers et les abords de cette ville. Kalaberka est située à une vingtaine de kilomètres au nord de Beledweyne, ville contrôlée par les islamistes, à une trentaine de kilomètres de la frontière éthiopienne.