Le FLN perd ses chances de rafler la majorité des sièges en compétition à cause de la division de ses rangs. C'est aujourd'hui qu'aura lieu le vote des grands électeurs pour le renouvellement d'un tiers des sénateurs élus (quarante-huit sièges moins les trois élus de Béjaïa et Tizi Ouzou). Si la situation est routinière pour les partis politiques, bien représentés à l'APN et dans les Assemblées locales, elle est très particulière pour le FLN. Les deux tendances, qui se font une guerre sans merci autour de l'appropriation du parti, subissent, en cette circonstance, le premier véritable test de performance. La direction, issue du VIIe congrès, affirme ne pas devoir recourir aux alliances avec les autres formations politiques pour gagner la majorité des sièges en compétition. Pourtant, Benflis et ses compagnons ont réellement besoin de donner toutes les chances à leurs candidats, concurrencés non seulement par les postulants des autres formations politiques, mais aussi par ceux du mouvement de “redressement” du FLN. D'autant que ces derniers briguent des sièges au Conseil de la nation au nom du… FLN. A priori, il sera difficile de distinguer les nouveaux élus affiliés au FLN, sous la houlette de l'ex-chef du gouvernement de ceux se revendiquant du mouvement dirigé provisoirement par le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. “Nous ferons connaître nommément nos élus dès que les résultats des sénatoriales seront validés”, a soutenu Si Affif, ex-député et membre actif du mouvement de “redressement” du FLN. Il a indiqué que son mouvement présente des candidats dans quarante-cinq wilayas. “Dans une dizaine de circonscriptions, nous pouvons obtenir le siège seulement avec les voix de nos élus. Dans douze wilayas, nous contracterons des alliances avec, en priorité, les partis de la coalition gouvernementale (le RND et le MSP, ndlr). Dans les autres, nous agirons au cas par cas, selon les accords conclus avec certaines formations politiques telles que le PRA, le PNSD… et les indépendants”, a-t-il précisé. Le RND s'attelle à préserver une majorité confortable au Sénat. Il garde trente-cinq sièges auxquels il voudrait additionner au moins une vingtaine pour se maintenir en bonne place. Le parti a procédé aux primaires pour dégager un seul candidat par wilaya et éviter ainsi l'éparpillement des voix. Il n'en demeure pas moins qu'il y a risque que des élus locaux, qui ambitionnent de faire carrière au Parlement, ne respectent pas le choix de leurs collègues et décident d'entrer en lice pour les sénatoriales contre vents et marées. “Nous sommes optimistes, car la discipline est jusqu'à présent respectée”, a déclaré Miloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement. Il a soutenu que la direction a laissé aux responsables locaux le soin de contracter les alliances qu'ils estiment les plus profitables. Une instruction écrite du secrétaire général Ahmed Ouyahia, adressée aux coordinateurs locaux le 30 novembre dernier, recommande de privilégier des alliances avec le mouvement de “redressement” du FLN. Le mouvement El-Islah se prépare frénétiquement à faire son entrée dans la deuxième Chambre du Parlement. Avec ses bons résultats aux dernières élections locales, la formation présidée par Abdallah Djaballah peut prétendre à une représentativité honorable. Ce qui ne sera pas le cas du MSP, du FNA ou encore du Parti des travailleurs qui n'a que quelques élus dans les assemblées de wilaya. L'identité des vingt-sept sénateurs désignés par le président de la République sera connue au plus tard le 3 janvier prochain, c'est-à-dire à la date de l'expiration du mandat de la moitié de la composante du Conseil de la nation. Dans les milieux parlementaires, on parle de certaines personnalités ayant exprimé, d'une manière ou d'une autre, des accointances avec le cercle présidentiel (Abderrazk Bouhara, Belaïd Abdesselem, Abdelhamid Mehri…) comme futurs sénateurs. Ce ne sont là évidemment que des conjectures puisque “personne ne connaît la liste de Bouteflika en dehors de Bouteflika” pour paraphraser un cadre au Conseil de la nation. S. H.