C'est un constat des plus lamentables que dressent les représentants des comités estudiantins sur la situation pédagogique et sociale qui prévaut, depuis le début de l'année universitaire en cours, au sein de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. “Si nous avons sollicité la presse, c'est tout simplement parce que le laxisme et l'irresponsabilité des responsables a dépassé le seuil du tolérable à l'université de Tizi Ouzou”, dit, d'emblée, Talbi Faredj, un des représentants des étudiants, avant de s'interroger pourquoi à chaque fois qu'il y a contestation au sein de leur université, des commissions d'inspection sont vite mobilisées pour faire les constats nécessaires mais sans jamais une quelconque suite soit donnée aux rapports établis. C'était le cas d'ailleurs, expliquent d'autres représentants d'étudiants, au lendemain de la marche organisée récemment par le Comité libre des étudiants (CLE). “Après la marche du 11 décembre dernier, des commissions d'inspection ont été mobilisées par le ministère de tutelle, la direction de l'Office national des œuvres universitaires (Onou) et aussi par la wilaya, mais aucune d'entre elles n'a voulu associer les étudiants et, après avoir beaucoup insisté pour rencontrer leurs membres, ces derniers ont déclaré qu'ils ne sont pas là pour situer les responsabilités”, dit un des représentants du groupe d'étudiants qui a pris attache avec notre bureau. En plus de certaines pratiques qu'ils tiennent à dénoncer, dont des vols de matériels dans certaines résidences universitaires et des agressions commises par des agents de sécurité sur des étudiantes à l'intérieur de restaurant universitaire, les représentants des étudiants tiennent aussi à tirer la sonnette d'alarme sur leur situation d'hébergement et de restauration qu'ils disent “être des plus déplorables”. “Pour ce qui est de la qualité, on nous sert une nourriture préparée à base d'aliments douteux, quant à l'hébergement, on se retrouve à quatre et souvent à six dans une chambre très exiguë. Comment peut-on travailler dans de telles conditions ?” Au niveau pédagogique, aussi les choses vont très mal aux yeux des étudiants. Le blocage des transferts, l'impossibilité d'accès à l'internet, le manque d'infrastructures, le problème d'insécurité, le manque d'encadrement et d'ouvrages dans les bibliothèques sont autant d'insuffisances citées. Pour changer leurs conditions, ces mêmes représentants des étudiants, dont des membres du CLE et de l'Unea, se disent prêts à organiser d'autres actions à l'avenir si les choses ne viendraient pas à changer. Samir LESLOUS