Avec une fin de second mandat des plus difficiles, qui l'attend avec la prise de contrôle du Congrès par l'opposition démocrate, George Bush aura toutes les peines du monde à arracher les moyens financiers nécessaires pour concrétiser les objectifs qu'il s'est fixés en Irak. L'exécution de Saddam Hussein n'est certainement pas la meilleure chose que pouvait faire le président des Etats-Unis dans la perspective de provoquer une amélioration de la situation sécuritaire en Irak. Analystes et presse internationale se sont accordés à dire que cette pendaison, intervenue à un moment impromptu, est loin de constituer “une étape importante sur la route de l'Irak vers la démocratie”, comme l'a déclaré George Bush, quelques heures après la mise à mort du président irakien déchu. D'aucuns redoutent, voire s'attendent à un embrasement généralisé de l'Irak. Cette hypothèse demeure la plus plausible au vu des réactions qui ont suivi l'annonce de l'exécution, dans l'urgence, de la peine capitale par pendaison prononcée par la Haute cour pénale irakienne. Ne perdant guère de temps, les Baâsistes ont rapidement organisé la succession de Saddam Hussein en désignant le général Izzat Ibrahim Al-Douri, le numéro deux du régime déchu, pour assurer la continuité de la résistance. Son de cloche identique chez les autres mouvements insurrectionnels, qui ont tous appelé à l'intensification des actions armées contre les forces américaines et irakiennes. Le patron de la Maison-Blanche, dont les erreurs dans la gestion de la guerre en Irak sont devenues légion, en aurait commis une supplémentaire qui pourrait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques que les précédentes. Avec une fin de second mandat des plus difficiles, qui l'attend avec la prise de contrôle du Congrès par l'opposition démocrate, George Bush aura toutes les peines du monde à arracher les moyens financiers nécessaires pour concrétiser les objectifs qu'il s'est fixés en Irak. Il faut signaler que même avec la mainmise des républicains sur la Chambre des représentants et sur le Sénat, le vote des fonds, qu'il demandait, étaient difficilement accordés. Outre cet obstacle, il devra faire face au mécontentement de l'opinion publique américaine qui prendra certainement de l'ampleur avec l'annonce faisant état de trois mille soldats américains tués depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003. Est-ce à dire que Washington a commis l'erreur qu'il ne fallait pas en tuant Saddam Hussein ? Certains, en tout cas, n'ont pas hésité à la qualifier “de suicide politique”. K. A.