El-Bahdja est officiellement, et ce, depuis vendredi soir, Capitale de la culture arabe. Un bon présage de la boukala pour l'année 2007 augurée par la comédienne Fettouma Ousliha, qui marque ainsi un retour au pays. En musique, chant, poésie, chorégraphies…, Alger a accueilli, vendredi soir, comme il se doit et dans la sérénité la plus absolue, les frères arabes qui ont, longtemps, douté du retour au calme dans le pays frère. La soirée rehaussée par la présence de Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, des ambassadeurs des pays arabes accrédités à Alger, de certains membres de l'Exécutif à leur tête Abdelaziz Belkhadem, Chef du gouvernement, et de l'initiatrice de la manifestation, Khalida Toumi, ministre de la Culture, a été une occasion pour revisiter la richesse culturelle de notre pays. Annoncé à 20h, il faudra attendre deux petites heures plus tard pour que le show commence, retransmission sur les trois chaînes nationales oblige. Et puis d'aucuns ne disconviennent que le JT soit un “peu” trop long sur l'Unique. Conçu par Farid Aouameur, Farha ou Zahoua, le spectacle d'inauguration charmera l'assistance venue de différentes régions du pays, mais surtout les frères arabes qui pendant plus de deux heures se familiariseront avec la culture algérienne. En ombre chinoise, le premier tableau se veut moderne. Un danseur s'adonnant à une performance chorégraphique. En total contraste avec le tableau, un défilé d'images orientalistes représentant le costume algérien dans toute sa diversité. Entre le moderne et le traditionnel, karkabou et t'bal face aux chorégraphies, c'est toute l'histoire de l'Algérie qui se raconte dans un arabe dialectal. Pas certain que les frères comprennent grand-chose, mais tout est dans le décor, les lumières et la musique pour éblouir. Au départ, Farha ou Zahoua. Hamidou, accompagné d'une chorale, vient rendre un ultime hommage à El-Djazaïr. “Pour le concept du spectacle, j'ai choisi de raconter l'histoire de l'Algérie dans un langage moderne. Le zapping, un choc de genres ou le high-tech, accompagne le traditionnel. 250 artistes toutes disciplines confondues animeront le show, dont 67 musiciens pour l'orchestre”, confie Farid Aouameur. De Bologhine Ibn Ziri à Hassiba Ben Bouali en passant par Mohamed Racim, un dialogue virtuel est établi. Bienvenue dans Algérie Messenger, un pédagogique un peu long pour un gala d'ouverture aussi bien pour la jeunesse locale, venue faire la fête, que pour les invités qui déchiffrent mal les mots prononcés. Fettouma Ousliha et les filles qui l'accompagnent sur l'estrade qui se veut une terrasse de la mythique Casbah, tout comme la ministre de la Culture dans la tribune officielle, sont affublées du karakou algérois. Elles reviennent rendre hommage aux capitales arabes. La déclamation est ponctuée par un standing ovation à chaque fois qu'un pays est cité, notamment pour les frères martyrisés palestiniens et irakiens. Les marionnettes trouveront aussi place dans le show. Et c'est au directeur du TNA que revient l'honneur de mener le jeu et dire aux frères que l'Algérie a retrouvé de sa splendeur et que la paix est de retour. Là encore, l'arabe classique est banni à se demander s'il existe bien un Algérois ou un Algérien qui peut s'exprimer dans la langue d'El-Moutanabi, en dépit du fait que cette dernière se soit simplifiée avec le temps. Le contraste viendra aussi de Lotfi Double-Canon et son groupe de danseurs — hip-hop et break-dance — qui confirmeront l'ouverture de la jeunesse algérienne sur la modernité. Un beau show à la Star Ac. Un quatuor à corde, composé de l'Algérien Mohamed Rouane, l'Irakien Omar Bachir, un Marocain et un Egyptien excelleront dans leur interprétation. Emouvant sera l'hommage rendu au Liban par un très jeune poète, qui déclamera son texte à chaudes larmes. Nadia Benyoucef, Sid-Ahmed El-Harrachi perpétueront, l'espace d'une soirée, la tradition andalouse et le chaâbi d'El-Bahdja qui s'apprête à accueillir une année durant les cultures du monde arabe. W. L.