Abdelaziz Belkhadem a reconnu, hier, que l'extradition de Khalifa demeurait suspendue à la décision de la justice britannique qui ne s'est pas encore prononcée, tout en réfutant l'idée d'un quelconque “blocage”. Le Chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a assuré hier qu'il n'y aura pas d'impunité pour les membres de son cabinet si leur implication dans l'affaire Khalifa est confirmée par la justice. Il a, en effet, affirmé à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture officielle de la manifestation “Alger, capitale de la culture arabe 2007” que “si les témoignages de certains ministres s'avèrent nécessaires (dans cette affaire), ils le feront et si certains d'entre eux, a-t-il encore ajouté, sont impliqués et que la justice les condamne, ils seront donc condamnés”. Si l'on se réfère donc à ces propos, le gouvernement n'accordera aucune protection exceptionnelle à des ministres concernés directement ou indirectement par cette fameuse affaire. D'ailleurs, les noms de certains ministres et de personnalités ayant occupé à un moment ou un autre de hautes responsabilités au niveau de l'Etat ont déjà été cités dans les premières audiences d'un procès qui promet d'être encore plus explosif dans les jours à venir. Pour le Chef du gouvernement, “le procès a bel et bien commencé”. “Qu'il tarde ou non, cela dépendra de la justice qui est souveraine d'écouter qui elle veut et quand cela s'avérera nécessaire”, a-t-il souligné. Tout le monde est ainsi averti et les ministres dont l'implication serait confirmée dans ce dossier brûlant peuvent déjà préparer leur valise. Le gouvernement, selon toute vraisemblance, n'est pas prêt à assurer l'impunité aux ministres. M. Belkhadem a, par ailleurs, rappelé que l'extradition de Abdelmoumen Rafik Khalifa a bel et bien été prise en charge par les accords signés entre l'Algérie et la Grande-Bretagne. “Le traité d'extradition, paraphé entre l'Algérie et la Grande-Bretagne, a pris en considération le volet ayant trait à l'extradition d'Abdelmoumen Rafik Khalifa. Reste maintenant que son extradition concerne la justice des deux pays”, a-t-il précisé. Selon le Chef du gouvernement, l'extradition d'Abdelmoumen Khalifa est donc une affaire qui concerne les justices des deux pays. Il reconnaît tout de même que cette extradition demeure suspendue à la décision de la justice britannique qui ne s'est pas encore prononcée, tout en réfutant l'idée d'un quelconque “blocage” dans cette extradition. Il a estimé, à ce propos, que “toutes les mesures nécessaires”, du côté algérien, ont été prises par rapport à cette affaire et qu'“il faut attendre maintenant la décision de la justice britannique”. Par ailleurs, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould-Abbès a affirmé, hier à Alger, n'être impliqué “ni de près, ni de loin dans l'affaire Khalifa”. “Je défie quiconque de trouver mon nom dans le dossier d'instruction. Et s'il y avait quelque chose (contre moi), j'aurais été cité”, a déclaré M. Ould-Abbès, en marge de l'ouverture officielle de la manifestation “Alger, capitale de la culture arabe 2007”, au Palais des nations. Dans ce sens, le ministre a indiqué ne pas juger utile de “prendre un avocat, car je n'en ai pas besoin”. Il a rappelé que le seul contact qu'il a eu avec Khalifa remonte à avril 2002, lorsqu'il a, a-t-il dit, “amené le film d'Astérix qui a été projeté dans quatre salles de cinéma d'Alger pour les enfants démunis”. M. Ould-Abbès a également réfuté l'idée d'avoir un jour bénéficié d'un quelconque “privilège”. “À aucun moment, je n'avais bénéficié d'un billet gratuit. Et s'il y a manipulation dans cette affaire, je sais qui est derrière”, a-t-il noté, qualifiant cette histoire de “rocambolesque”. M. Ould-Abbès avait été cité jeudi par Mme Nadjia Aiouaz, secrétaire de Rafik Moumen Khalifa qui avait déclaré lui avoir remis une carte de gratuité de voyage. À rappeler, en effet, que quelque 300 témoins doivent défiler à la barre, parmi lesquels figurent plusieurs responsables dont certains sont encore en poste. H. S.