Le chef radical chiite irakien, Moqtada Sadr, a confirmé son changement de cap en approuvant sans condition, jeudi au Parlement, le nouveau plan de sécurité à Bagdad, et apporté ainsi la preuve de son ralliement au gouvernement critiqué de Nouri al-Maliki. Ce revirement spectaculaire n'a pas convaincu totalement les responsables américains, qui craignent que ce soit un changement de tactique provisoire. Le retour du courant du chef radical chiite, Moqtada Sadr, au sein du processus politique est un “signe positif”, a estimé mercredi l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad. “Si c'est un changement profond, stratégique, marquant la volonté de se plier à la loi, c'est une bonne chose. Mais si c'est un simple changement de tactique, alors nous devons rester prudents, parce que les tactiques peuvent se retourner rapidement”, a-t-il nuancé au cours d'une conférence de presse. Face aux pressions américaines exercées sur la coalition au pouvoir, dominée par les chiites et qui doit prouver sa capacité à pacifier le pays, Moqtada Sadr a accepté de se plier au jeu politique et de renforcer l'action gouvernementale, selon des milieux chiites. Dans le même temps, il a cherché à réduire la pression sur son mouvement et sa puissante milice, l'armée du Mahdi, après l'arrestation de plus de 600 de ses membres ces dernières semaines, dans des raids visant à démanteler les milices et juguler les violences qui ont fait 16 800 morts dans la capitale, selon les Nations unies. L'armée du Mahdi, forte de plus de 60 000 membres, selon les Américains, se pose en défenseur de la communauté chiite en Irak, face à la guerre totale menée contre elle par les extrémistes sunnites.