En présence des cadres du ministère des Ressources en eau et d'un huissier, les responsables de l'Algérienne des Eaux (ADE) ont procédé, hier, à l'ouverture de 16 plis concernant le projet de transfert des eaux (100 000 m3/jour) de In-Salah vers Tamanrasset pour ce qui est du volet adduction sur une distance de 750 km. Il s'agit, en fait, de la partie la plus importante de ce projet gigantesque d'un montant de plus d' un milliard de dollars et qui doit être réalisé en 36 mois. “Nous sommes au début du processus, et nous avons déjà reçu seize plis”, nous a déclaré hier M. Abdelkrim Mechia, directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE), en précisant que l'évaluation durera 10 à 15 jours avant d'en retenir un certain nombre de candidats et de passer ensuite vers l'offre financière. Procédure normale, en somme, avec des critères qui semblent plutôt draconiens en termes de compétences auxquels doivent répondre les soumissionnaires. Parmi les soumissionnaires, des firmes françaises, espagnoles, portugaises, chinoises, russes et l'entreprise privée ETRHB. “Nous voulons les plus compétents, et pour cela nous exigeons une expérience pour ce type de prestation avec trois projets menés, ces cinq dernières années, sur 100 km au minimum pour chacun et dans des conditions similaires que celles qu'ils vont rencontrer sur ce projet”, a indiqué notre interlocuteur. Et d'ajouter que d'autres lots sont encore prévus tels que “le réservoir d'arrivée” ou encore “les stations de déminéralisation”. Ce troisième lot contient des sous-lots pour trois tronçons dont le premier est de 414 km, le second s'étend sur 382 km et le troisième et dernier sur 462 km et arrive jusqu'à Tamanrasset, soit au total 1 258 km. À noter que l'ouverture des plis concernant la partie réservoir a déjà eu lieu pour 24 forages fractionnés en trois tronçons. Ce sont les Chinois (CGC OC) qui ont été jugés les plus qualifiés pour exécuter ce travail, mais il reste à la Commission nationale des marchés de trancher, très prochainement, la question de manière définitive. À l'étude également, l'offre financière pour la réalisation des six stations de pompage pour lesquelles ont soumissionné deux entreprises chinoises et un groupement espagnol. “Il s'agit du plus grand projet dans l'histoire du pays”, avait déclaré, récemment, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, précisant que ce projet donnera inéluctablement naissance à des villes nouvelles tout le long du transfert qui longe la transsaharienne, sans compter qu'il redynamisera plusieurs secteurs d'activité dans ces régions éloignées, tel celui du tourisme. Nabila Saïdoun