Traqué continuellement par les services de sécurité et à bout de force dans certains maquis, alors que ses rangs continuent de se réduire, le GSPC tente, à travers cette allégeance, de se reconstituer en cherchant aide et soutien à l'extérieur du pays. En renonçant à son ancienne appellation, adoptée depuis sa création en 1998, après avoir prêté allégeance à Al-Qaïda en septembre dernier, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat décide de se mettre définitivement sous la coupe de l'organisation terroriste internationale. Après avoir fonctionné durant toutes ces années en préservant son “autonomie” par rapport aux groupes terroristes activant dans d'autres régions du monde, le mouvement terroriste dirigé par Abdelkrim Droukdel, alias Abou Mosâab Abdelwadoud, devient ainsi une branche de l'organisation de Ben Laden, à qui il promet que ses soldats sont à ses ordres pour “frapper qui il voudra et partout où il voudra”. En agissant de la sorte, le désormais ex-GSPC lève toute équivoque sur ses rapports avec l'organisation terroriste internationale et confirme, par là même, le ralliement avec armes et bagages de ses troupes sous la bannière d'Al-Qaïda. Cette dernière étale donc ses tentacules dans une région qui était pour le moment préservée de son influence. Mais, quelles seraient les conséquences d'un tel repositionnement sur l'activité terroriste en Algérie ? C'est la question que nous sommes tentés de poser tant pour le moment, le groupe armé dirigé par Droukdel a suivi dans son action une stratégie qui a fondamentalement tranché avec les méthodes “expéditionnaires” du GIA. Est-ce à dire que le GSPC va recourir aux procédés de l'organisation terroriste internationale pour atteindre ses cibles ? Une hypothèse à ne pas écarter surtout que les “ordres” viendront de l'extérieur. Une méthode qui pourrait provoquer des divisions au sein de la mouvance terroriste, surtout que ses rangs sont déjà fissurés après la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation, entre opposants à toute négociation et sympathisants de la reddition. Si le GSPC pouvait tirer profit de son ralliement, notamment en matière de moyens financiers et d'armes, néanmoins, cela pourrait avoir des répercussions graves sur le groupe armé qui arrive difficilement à contenir les divisions en son sein. Mais, il faut dire que le GSPC, traqué continuellement par les services de sécurité et à bout de force dans certains maquis, alors que ses rangs continuent de se réduire, tente, à travers cette allégeance, de se reconstituer en cherchant aide et soutien à l'extérieur du pays. Reste à savoir maintenant le degré de mainmise et le niveau d'influence qu'aura Al-Qaïda sur sa branche Maghreb. H. S.