Ce groupe de dimension mondiale mettrait en place une banque électronique de pointe en Algérie. “Nous sommes très motivés pour faire un bon partenariat pour le gouvernement algérien. Une prise de participation dans le capital du CPA est un projet stratégique pour le Crédit Agricole. Nous voulons entrer dans le capital du CPA pour un partenariat de long terme. On a envie d'investir en Algérie.” C'est en ces termes que Jean-Frédéric de Leusse, le responsable du pôle développement international de ce groupe, a affiché la ferme volonté du Crédit Agricole, parmi les premières banques en France et dans le monde, d'acquérir les 51% du capital du CPA. “L'acquisition d'une part du CPA est un projet industriel, pas un projet financier.” Façon de dire que ce n'est pas l'apport d'argent, la mise, qui importe dans cette course à la reprise du capital du CPA qui oppose six candidats (dont Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole, Citi Bank, Banco Santander), mais le projet de développement de la banque Crédit Agricole entend présenter un projet industriel, c'est-à-dire un projet de développement de la banque qui réponde aux attentes du gouvernement algérien. “Nous ne connaissons pas les critères de sélection. Nous sommes en attente du cahier de charges.” Le Crédit Agricole est prêt, cependant, à y mettre le prix : “Nous mettrons s'il faut plus d'argent qu'en Egypte (acquisition d'Egyptian American Bank en mars 2006).” M. De Leusse insiste sur l'engagement : “Nous ne voulons pas qu'après trois ans, ce soit une déception. Il y a une forte attente du gouvernement et de la populations. Pour nous, c'est un engagement. Le CPA l'intéresse car il représente 15% du marché algérien. Il est prêt à y mettre plus de 600 millions d'euros.” Qui est le Crédit Agricole ? “Nous souffrons d'un déficit d'images en Algérie. On croit que nous sommes une banque de l'agriculture (de faire doublant avec la Badr), ce qui explique pourquoi nous avons tenu à nous médiatiser, à présenter l'entreprise”, affirme M. De Leusse. En fait, le Crédit Agricole est un groupe de dimension mondiale. C'est d'abord le premier réseau bancaire français avec 9 000 agences et deux marques Crédit Agricole avec 7 200 points de vente et LCL (Crédit Lyonnais) avec 1 900 points de vente. Le Crédit Agricole compte 21 millions de clients particuliers, soit 28% du marché français et 1,4 million de clients professionnels. Il est numéro 1 en France en épargne et crédit, en financement des professionnels et des PME en France, en gestion d'actifs et en affacturage. Le Crédit Agricole est numéro 1 dans la banque de détail domestique et numéro 2 dans le crédit à la consommation en Europe. Le Crédit Agricole est numéro 4 dans le monde par la taille du bilan et numéro 5 par les fonds propres. Il est numéro 2 par la taille du bilan, par les fonds propres et numéro 3 par les revenus en Europe. En 2005, il a enregistré 25,9 milliards d'euros de revenus et 6 milliards d'euros de résultats nets. Il est présent dans 70 pays, notamment outre l'Europe et les Etats-Unis, en Arabie Saoudite, en Egypte et au Maroc. Répondre aux attentes algériennes En fait, la volonté d'acquérir une part du CPA répond à la stratégie de la banque. Le Crédit agricole veut se positionner sur les pays à forte croissance dont les échanges sont largement ouverts sur l'Union européenne, le bassin méditerranéen et Moyen-Orient, en Europe de l'Est. L'Algérie fait partie de ses cibles importantes. Elle est riche en énergie et présente un potentiel de croissance important. Selon ses responsables, le Crédit Agricole veut répondre aux attentes algériennes. D'abord une bancarisation de masse, c'est-à-dire développer le réseau d'agences à travers le territoire national. Ensuite, le financement des entreprises, “c'est une préoccupation forte du gouvernement. Nous sommes prêts à un transfert de savoir-faire. Autres attentes : Crédit Agricole veut développer le crédit pour l'habitat, le crédit automobile, le crédit à la consommation, le microcrédit. Nous pourrions mettre en place une banque électronique de pointe en Algérie”, a lancé, enfin, le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget. Dans sa stratégie à l'international, la banque vise à maintenir le management et l'encadrement local (peu d'expatriés, favoriser l'émergence de talents locaux), assure t-on. N. R.