Controverse Une fois commis, les attentats ont suscité une grande polémique sur leurs auteurs et commanditaires. Ainsi, des responsables américains ont suivi le gouvernement espagnol et ont mis en doute l'authenticité de la revendication des attentats de Madrid attribuée à Al-Qaîda, estimant qu'il est trop tôt pour déterminer s'ils ont été perpétrés par la mouvance islamiste ou par l'organisation séparatiste basque ETA. En revanche, des experts norvégiens disposeraient de documents tendant à accréditer l'existence d'un lien entre le réseau terroriste Al-Qaîda et les attentats de Madrid, a rapporté, hier, la chaîne de télévision norvégienne NRK. Ces experts, spécialisés dans la recherche de documents d'Al-Qaîda, ont déclaré à NRK qu'ils avaient découvert en 2003 sur un site internet arabe un document exposant la stratégie d'Al-Qaîda pour chasser d'Irak les Etats-Unis et leurs alliés et décrivant l'Espagne comme «le maillon faible». Même le président américain, George W. Bush, a des doutes quant à la paternité de ces attentats, puisqu?il a indiqué, hier, qu'il n'écartait aucune piste lors d'un entretien accordé à la télévision espagnole TVE. «Nous ne savons pas encore qui a fait cela. Je n'écarte aucune piste. Vous allez entendre toutes sortes de rumeurs et cela prendra du temps pour découvrir les faits», a estimé M. Bush qui a accordé cet entretien en compagnie de son épouse Laura. «Le gouvernement des Etats-Unis va aider le gouvernement espagnol a découvrir les faits, s'il le souhaite», a-t-il ajouté. En revanche, les ambassadeurs d'Espagne à l'étranger ont été invités par la ministre espagnole des Affaires étrangères Ana Palacio à défendre la thèse de la responsabilité de l'ETA dans ces attentats, ont rapporté, hier soir, l'agence Europa press et la radio privée Cadena Ser dans une circulaire adressée aux diplomates espagnols en poste dans le monde. Une thèse que partage le candidat du Parti populaire (PP, droite, au pouvoir) à la présidence du gouvernement, Mariano Rajoy, qui a déclaré qu'il avait «la conviction morale» que l'organisation séparatiste basque armée ETA était derrière les attentats de Madrid, dans un entretien samedi au quotidien El Mundo.