Entre “faire une exhibition ou être sérieux”, les Bleus ont choisi la deuxième option, à l'image de Djibril Cissé, appréhendant le match amical France-Argentine d'aujourd'hui comme une préparation, “afin d'être là pour la suite des qualifications de l'Euro-2008”. Le message de Raymond Domenech, le sélectionneur, est bien passé. Même auprès d'un joueur comme Cissé, rappelé pour la première fois avec les Bleus depuis sa grave blessure (fracture tibia-péroné en cinq endroits) en équipe de France le 7 juin 2006, juste avant le Mondial, et qui aurait pu être tenté de faire le spectacle en cas de titularisation. “L'Argentine, c'est une belle affiche, tout le monde aurait envie de jouer ce match, mais le coach (Domenech) se projette sur la Lituanie (déplacement des Bleus le 24 mars pour la reprise des qualifications), insiste l'attaquant de Marseille. Cela peut se comprendre : contre l'Argentine, on peut faire une exhibition ou être sérieux : moi le football de plage n'a jamais été trop mon truc”. “Moi, je vois plus loin que ce match amical, c'est un match de préparation pour les qualifications, qui me permettra d'être là la prochaine fois, martèle-t-il. C'est une belle affiche, mais à prendre au sérieux.” L'attaquant Peroxydé parle ensuite de repères à trouver par le biais de ce match. Et lorsque la presse lui fait remarquer que cela sera difficile dans un secteur défensif décimé par les blessures, le joueur de l'OM joue collectif. “Mais les joueurs qui sont là sont de qualité, ils peuvent être là encore plus tard”, plaide-t-il en faveur des appelés de dernière minute. Car Raymond Domenech devra manier la truelle pour consolider une défense centrale qui se bouscule à l'infirmerie. Le sélectionneur avait déjà dû faire une croix sur William Gallas et Jean-Alain Boumsong, sérieusement touchés. Mais parmi les joueurs convoqués, de nombreuses incertitudes demeurent. Lilian Thuram est incertain et Sébastien Squillaci a été touché avant de rejoindre les Bleus. Philippe Mexès, qui faisait un candidat crédible à une titularisation dans l'axe, est venu faire constater sa blessure au lieu de rassemblement des Tricolores à Saint-Gratien, en région parisienne, (Clairefontaine est en travaux), avant de repartir à Rome lundi. Domenech avait déjà anticipé un départ en appelant dès dimanche soir Julien Rodriguez, inexpérimenté, mais qui a déjà évolué aux côtés de Gakl Givet, retenu sur la liste. Lundi, après le départ de Mexès, Domenech a convoqué Mathieu Flamini, milieu qui peut jouer à l'arrière, notamment sur un côté, mais lui aussi novice chez les Bleus. Un repositionnement de Julien Escudé (défenseur polyvalent) dans l'axe est aussi une option à envisager. Si certains parmi ces jeunes joueurs découvrent les Argentins, ce ne sera pas le cas de David Trezeguet, né à Rouen de parents argentins. Ni le cas de Djibril Cissé qui avait participé à un France-Argentine des moins de 20 ans en 2001 : “On avait perdu. Beaucoup de joueurs de cette génération-là étaient sortis (au haut niveau) ensuite chez eux, comme Saviola.” Cissé n'est pas sûr d'être titulaire, mais possède des petits avantages sur la concurrence. Domenech comptait sur lui pour le Mondial avant sa blessure. Et puis son association prometteuse avec Franck Ribéry à Marseille pourrait trouver un prolongement chez les Bleus. Et Cissé de résumer : “Avec Franck, il suffit de se trouver au bon endroit.” Comme aujourd'hui sur la pelouse du Stade de France ?