L'attentat a été exécuté par deux terroristes. Ils ont acheminé le véhicule devant le commissariat et l'ont immobilisé face à l'entrée, avant de prendre la fuite du côté de la RN 24, où un autre acolyte chargé de filmer la scène les attendait. Il est 4h18 en ce jour du 13 février 2006 lorsque la ville de Boumerdès est secouée par une forte explosion qui a retenti dans les quatre coins de la commune. Tout le monde croyait à un séisme jusqu'à ce qu'on réalise que la détonation qui venait de se produire était tellement rapide et puissante à la fois pour ne pas être le grondement retentissant d'un tremblement de terre. De nombreux citoyens ont dû quitté dans la précipitation leurs demeures pour se retrouver dans la rue afin de voir le commissariat de police, situé à 400 m du siège de la wilaya, enveloppé dans un nuage de fumée fondu dans une poussière blanche. La carcasse d'un véhicule encore en feu jonchant le sol du boulevard est là pour attester qu'il s'agit bel et bien d'un attentat à la voiture piégée. Alors que les sirènes de la protection civile commençaient à affluer sur les lieux, des citoyens, notamment les riverains, tentent de se rapprocher des habitations et des commerces situés en face à la recherche de blessés. Ils sont vite alertés par les gémissements de deux employés d'un restaurant, blessés par les projectiles de la bombe ; ils seront tout de suite évacués à l'unité médicale d'urgence (UMC) situé en face qui elle aussi compte deux infirmiers blessés. Le policier qui se trouvait à l'intérieur du commissariat au moment de l'explosion est déjà entre les mains des médecins. Mais ses blessures ne sont que légères bien que les locaux où il se trouvait furent complètement détruits. On compte finalement cinq blessés dont un policier. Sur les lieux de l'attentat, un grand cratère témoigne de la puissance de l'explosion. Un peu plus loin une dizaine de voitures endommagées dont une est sérieusement touchée par les débris de l'engin explosif. En face du commissariat d'où se dégage encore de la fumée, les rideaux en fer de plusieurs commerces ont été arrachés ou éventrés alors qu'à l'intérieur, tout a été détruit. Il ne reste plus rien d'un magasin de vente de téléphones mobiles en dehors des murs noircis par la fumée. Un professeur d'université a vu sa chambre traversée par un morceau de ferraille volant pour atterrir juste devant son lit. Le siège de notre journal situé à 300 mètres comme toutes les habitations qui l'entourent n'ont pas été épargnés. Un arbre centenaire a été scié en deux. Des citoyens ont retrouvé dans leurs jardins des pièces provenant du véhicule piègé. Le bâtiment 1 qui fait face au commissariat a été touché par des fragments. La foule est tenue à l'écart par le cordon de sécurité qui commençait à se former alors que la police scientifique s'apprête à se lancer dans son travail de fouille. Des femmes en état de choc assistaient de leur balcon les images d'apocalypse qu'elles ont l'habitude de voir à Bagdad via les chaînes satellitaires. Le véhicule utilisé pour les besoins de cet attentat serait une voiture de marque Mitsubishi qui a été bourrée d'explosifs. Selon des témoignages recueillis sur place, l'attentat a été exécuté par deux terroristes. Ils ont acheminé le véhicule devant le commissariat et l'ont immobilisé face à l'entrée, avant de prendre la fuite du côté de la RN 24 où un autre acolyte chargé de filmer la scène les attendait Les trois terroristes pris de panique se trompant de chemin, abandonnèrent leur caméscope du côté du centre de repos familial à la sortie de la ville de Boumerdès. Mais la cassette n'y était pas. M. T.