Outre la consommation, les adolescents s'adonnent également au commerce des stupéfiants qui sont même vendus dans les lycées et les campus universitaires. À l'instar des grandes villes du pays, Constantine n'a pas failli au rendez-vous en célébrant la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie. Une journée de sensibilisation à cet effet a été organisée, dimanche dernier, au centre culturel Malek-Haddad, initiée par les services de Sûreté de wilaya. Le public, composé essentiellement de jeunes, a exprimé un certain intérêt à ce genre de manifestation. Cette frange de la société a assisté à des conférences-débats animées par des psychologues, des sociologues, des universitaires, ainsi que des officiers supérieurs de l'ANP. Au programme de cette rencontre figuraient aussi des projections de courts métrages mettant en scène les méfaits de la consommation de stupéfiants sur le comportement de l'homme et son entourage. Une manière de vivre en direct les ravages de ce fléau par des exemples concrets tirés de la réalité. Lors des débats, le représentant des services de la Sûreté de wilaya a présenté les dernières statistiques qui illustrent bien l'étendue du phénomène et son impact sur la société. Les chiffres démontrent que 70% des consommateurs de stupéfiants sont des jeunes de moins de 30 ans. De plus en plus d'adolescents s'adonnent à cette pratique mais, aussi, en font le commerce. Un commerce plutôt lucratif puisque se sont les lycées et les CEM qui sont, aujourd'hui, les plus ciblés. Près d'une centaine de personnes, présentées devant la justice durant le premier trimestre 2005, pour possession et trafic de drogue, sont en majorité des mineurs récidivistes. De son côté, le professeur Chebli a appelé au cours de son intervention à plus de vigilance dans les écoles, ainsi que sur les campus universitaires, où il a été constaté une prolifération, plus qu'inquiétante, de la consommation de drogue. Il s'est axé sur la nécessité d'un travail collectif, entre la famille, l'école et la société, afin d'endiguer, un tant soit peu, ce fléau. Pour conclure, le conférencier a insisté sur la nécessité d'une prise en charge sérieuse et d'un suivi continu des personnes dépendantes et ce, par la création d'institutions spécialisées pouvant faciliter la période de sevrage et d'assurer une réinsertion totale dans la société. L. N.