Pour le président de la Commission européenne “la libéralisation de l'économie algérienne reste l'objectif central”. L'Union européenne (UE) revendique plus de clarté et de détermination dans la conduite des réformes économiques en Algérie. C'est le président de la Commission européenne, Romano Prodi, qui l'a affirmé, hier, lors d'une séance extraordinaire du Sénat, convoquée à l'occasion de sa visite en Algérie. Il a soutenu en substance, à cet égard, que l'Algérie “doit afficher une claire détermination dans les réformes économiques”. Cette déclaration de M. Prodi est à mettre certainement en rapport avec les tergiversations et les contradictions des déclarations des membres du gouvernement sur les questions économiques et plus particulièrement concernant les privatisations. Aussi et en matière de choix économiques, l'hôte de la Chambre haute du Parlement considérera que “la libéralisation de l'économie algérienne reste l'objectif central, notamment en ce qui concerne l'investissement ou l'ouverture de certains secteurs, en particulier le secteur bancaire”. Plus de rapidité dans la mise en œuvre des réformes en question est également exigée par l'Union européenne en martelant la nécessité d'une ratification au plus vite de l'accord d'association paraphé en décembre 2002 à Bruxelles : “J'invite, souligne M. Prodi, les sénateurs à ratifier rapidement l'accord d'association”. “Vous lancerez ainsi un message fort aux différents acteurs privés et publics du monde économiques afin que chacun d'eux prenne sans plus tarder, les décisions et les mesures appropriées, parce que l'intérêt du pays l'exige”, a-t-il expliqué tout en soutenant que “l'accord d'association est en effet complémentaire au programme de réformes entrepris par l'Algérie”. Exprimant dans ce cadre le soutien de sa commission au programme de réforme lancé par le gouvernement Benflis, Romano Prodi a martelé sa disponibilité à aider et à “accompagner” l'Algérie dans le processus en question. “Je vous le répète, vous n'êtes et vous ne serez pas seuls dans cette œuvre de réforme, parce que l'Union européenne compte être à vos côtés.” Dans ce contexte, l'orateur a parlé d'une nouvelle politique de voisinage en indiquant : “Nous proposons de réaliser un nouveau régionalisme politique, économique, social et culturel”, dont l'objectif est “de partager avec les pays méditerranéens, tout sauf les institutions, en réalisant de nouvelles formes d'intégration pour atteindre des objectifs également partagés”. M. Prodi n'a pas par ailleurs passé sous silence la situation des droits de l'homme en Algérie. Si des progrès ont été réalisés en la matière, estime-t-il, des efforts devront être fournis “notamment sur la question des disparus”. Evoquant par ailleurs la guerre en Irak, l'intervenant a annoncé l'acheminement sous peu d' “aides” de sa structure auprès de la population irakienne. Il revendiquera sur sa lancée, la nécessité pour les pays du Maghreb en concomitance avec l'Union européenne de “faire face ensemble aux répercussions régionales” de la guerre contre l'Irak. N. M.