Héros malheureux en dépit de ses qualités techniques éducatives et relationnelles, Abdellah Mecheri, qui n'a pas été servi par la chance dans la tentative d'éviter au Ghali de Mascara la relégation, est sorti de sa réserve en s'exprimant sur les motifs qui ne lui ont pas permis d'atteindre son objectif. De nature large d'esprit, sage et juste, le désormais ex-coach du club phare de la région des Beni Chougrane n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'attitude des dirigeants qui ont failli à leur mission, le comportement négatif des joueurs sur et en dehors des terrains et les relations tendues entre ses éléments et l'administration qui ont conduit au pourrissement de la situation. “Loin de moi l'idée d'échapper à la critique car la responsabilité de l'échec est partagée. Mais quand un club de haut niveau est composé de dirigeants indignes de ce qualificatif et des joueurs tricheurs et manquant de combativité, nul doute que l'échec est attendu d'avance. En m'engageant avec le GCM, j'étais persuadé du contraire, sinon, j'aurais refusé l'offre car moi aussi, j'ai mes principes basés sur le travail, la confiance et la volonté, éléments susceptibles de garantir le succès. Je me suis peut-être trompé, mais avec du recul, je ne regrette rien car ça été une expérience pour moi. Dans tout jeu, il y a la gagne et la perte mais cette fois-ci, c'est beaucoup plus la manière qui m'a fait beaucoup mal. J'ai vécu une période cauchemardesque liée aux renversements imprévisibles des situations qui se sont succédé du début à la fin de ma mission. Sur le plan physique, j'ai été éprouvé par la navette entre Oran où je réside et Mascara où j'exerçais et que j'effectuais quotidiennement. Sur le plan mental, je n'ai pas été gâté car rien ne se présentait comme prévu. Je me suis engagé avec le GCM au moment où le club traversait une mauvaise période et occupait la place de lanterne rouge. Le déclic s'est produit et avec trois succès consécutifs, le Ghali s'est hissé à la onzième place. Néanmoins, cette bonne série s'est répercutée négativement sur le club, trahi par l'attitude de certains joueurs qui ont décidé d'exercer le chantage pour percevoir leur dû, ce qui a abouti à une réaction incompréhensible du président qui a décidé d'exclure des joueurs qui formaient l'ossature de l'équipe. Dès lors, les problèmes se sont accumulés et la situation du club s'est compliquée davantage. Les joueurs avaient perdu la confiance et l'alternance des absences des joueurs était enregistrée à chaque absence. J'ai dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en alignant des juniors, des espoirs et des remplaçants manquant d'expérience, un facteur déterminant en pareille circonstance. Lors des six dernières rencontres, j'ai comptabilisé jusqu'à huit joueurs pour diverses raisons qui ont influé sur la cohésion du groupe. La déstabilisation de la formation ajoutée à l'absence de motivation affichée clairement par les joueurs alignés ont précipité la chute du club. Lors de la dernière rencontre contre l'USMAn à Mascara, j'ai préféré ne pas y assister car, d'un côté, l'équipe du GCM était officiellement rétrogradée et de l'autre, j'ai voulu éviter l'affrontement avec le public qui a compris ma position. Cette situation aurait pu être évitée si l'arbitre du match contre le CABBA avait accordé le quatrième but valable au GCM. C'était le tournant du cours des évènements. A. B.