Au moment où le débat sur les changements climatiques et leurs répercussions sur la planète entière bat son plein, le combat des uns et des autres pour s'immuniser contre la vulnérabilité de la terre agressée par l'homme prend tout son sens. Cela ne manque pas de rajouter indéniablement à la valeur d'une récompense initialement à titre symbolique pour y voir à la fois un cri de détresse et un message d'espoir. C'est du moins ce que semble dégager la cérémonie qui s'est déroulée au Singapour le 19 avril pour récompenser les lauréats au prix du PNUE “Champions de la Terre 2007”. Que de fierté d'ailleurs de voir l'Algérie figurer au podium des lauréats en la personne de Chérif Rahmani, ministre algérien de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et président de la Fondation Déserts du monde, présent aux côtés des personnalités des plus distinguées de ce monde. L'on retrouve d'ailleurs Al Gore, ancien vice-président des USA, Elsea Bebet Gillera Gozun des Philippines, Viveka Bonn de Suède, Son Excellence Marina Silva de Brésil, Son Altesse royal le prince Hassan Ben Talal de Jordanie. Chérif Rahmani, honoré à l'occasion pour s'être consacré à la mise en place d'un cadre juridique environnemental en Algérie et à la lutte contre la désertification, a insisté pour sa part sur le rôle joué par les déserts dans la stimulation civilisationnelle et avertir contre la menace qui pèse lourdement sur ces espaces vulnérables. “Mais aujourd'hui, le monde est soumis à un abus en expansion de multiples manières. Et cet abus atteint même les déserts. J'espère que j'ai contribué avec ma modeste façon à construire une société en harmonie avec la nature, cette partie visible du jardin de Dieu”, a-t-il déclaré. Achim Steiner, directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) de son côté a précisé que “les lauréats honorés ce soir sont venus de différents coins de la planète, mais ils partagent un bon sens d'objectif et de valeur, à savoir rejeter le statu quo, persister quand d'autres ont manqué et hésité et pour saisir délibérément les occasions afin d'encourager des chemins intelligents de développement directeur qui équilibrent les réalités économiques, sociales et environnementales du 21e siècle”. Et il a bien raison de s'en soucier tant les enjeux sont importants. À noter, par ailleurs, que c'est l'Afrique, le continent le moins responsable du changement climatique, qui, paradoxalement, paiera le plus lourd tribut si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites… Nabila Saïdoun