Finalement, c'est le ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gùl, qui est le candidat du parti islamiste, au pouvoir en Turquie, à l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu vendredi. Le Premier ministre, Tayyip Erdogan, a donc renoncé à se présenter lui-même face à l'hostilité des laïcs, soutenus par l'armée qui a toujours gardé un œil sur le gouvernement à qui elle n'a cesse de rappeler que la Turquie ne saurait être un terrain pour l'islamisme. Erdogan, qui renie son passé d'islamiste, a entretenu jusqu'au bout le suspense sur ses ambitions présidentielles. Les milieux laïques sont sortis en masse, le 14 avril à Ankara, pour le dissuader de briguer la magistrature suprême, considérée comme le dernier bastion de la laïcité. Gùl, qui a également le portefeuille de vice-Premier ministre, est également membre de l'AKP, le parti islamiste disposant de la majorité absolue au Parlement qui élira le futur président pour un mandat unique de sept ans. Mais, contrairement à Erdogan, il est perçu comme un moderniste, un modéré et un farouche défenseur de l'entrée de la Turquie au sein de l'UE. Lui-même n'a cesse de faire l'éloge des principes concernant la modernisation de la Turquie, établis par le père fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk. D. B.