En une année, 1 604 accidents du travail ont coûté 40 milliards de centimes. Un chiffre qui aurait pu être beaucoup moins important si la rigueur était de mise dans le domaine de la prévention. La Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas) compte 276 000 adhérents, dont 60 000 affiliés au dispositif du tiers payant. Un flux générant une valeur annuelle de remboursement de médicaments de l'ordre de 196 milliards pour 900 milliards de recettes de cotisation. Tels sont les chiffres de la sécurité sociale à Annaba, divulgués hier par M. Djeghri, directeur de la Cnas d'Annaba. Pratiquement, tous les aspects de la sécurité sociale ont été passés en revue par l'intéressé qui intervenait au forum de la radio locale. Il a été question, notamment, de la mise en exploitation, dans quelques jours, de la carte à puce. La wilaya d'Annaba a été choisie, avec Boumerdès, Oum El Bouaghi et Tlemcen, comme ville-pilote pour cette opération. Cette carte, selon les propos de M. Djeghri, “permettra d'améliorer le traitement des dossiers par une meilleure gestion, une procédure plus rapide et surtout de lutter contre les abus et la fraude”. Cette carte d'identification individuelle sera le “passe-partout” de l'assuré social et lui facilitera ses démarches dans la gestion de sa couverture sociale, précisément dans son volé assurance maladie. Le dossier du travail au noir, à travers la non-déclaration à la Cnas des employés par les chefs d'entreprise, a été largement traité. Ainsi, au cours de l'année 2006, pas moins de 858 cas de fraude ont été traités par la Cnas. Il en a découlé la rédaction de 100 oppositions, alors que 58 contraintes ont été effectuées auprès des banques et de la justice dans le but de récupérer le manque à gagner évalué à 18 milliards de centimes. Durant la même année, 1 604 accidents du travail ont occasionné à la caisse le déboursement de 40 milliards de centimes. Un chiffre qui aurait pu être beaucoup moins important si la rigueur était de mise dans le domaine de la prévention. Parmi ces accidents, on a cité les chutes mortelles des ouvriers du bâtiment travaillant sur des échafaudages ne répondant pas aux normes de sécurité. Une “négligence criminelle” de la part des entreprises qui sévissent dans l'indifférence générale. À ce propos, le directeur de la sécurité sociale a répondu de façon assez vague sur une question relative à la détermination des responsabilités dans les mesures à prendre contre les entreprises défaillantes, occasionnant par leur négligence ces accidents. Un sujet que les inspections du Travail et la Cnas éludent en se renvoyant la balle, au risque de diluer les responsabilités pourtant… pénales. Hafiza M.