S'exprimant sur les consultations menées par les membres du Conseil de sécurité sur le conflit du Sahara occidental, le représentant algérien à l'ONU a déploré l'acharnement à défendre le plan d'autonomie marocain, qui viole la légalité internationale car ne tenant pas compte du droit à l'autodétermination. De prime abord, l'ambassadeur de l'Algérie auprès des Nations unies a fustigé les Etats-Unis, la France et l'Espagne, qui ont cherché à faire passer un projet de résolution ignorant la légalité internationale. Youcef Yousfi déclarera à l'APS : “Il y a un acharnement des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne à vouloir violer la légalité internationale en ignorant tout simplement le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui qui est un des principaux piliers des Nations unies.” Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies a indiqué que les trois pays “essaient également de promouvoir le projet marocain d'autonomie du Sahara occidental” mais qu'ils se sont heurtés “à une résistance très forte de la part du Royaume Uni et de la Russie”. Outre ces deux pays, l'Afrique du Sud et le Panama ont fermement soutenu la nécessité d'un traitement égal des deux propositions sahraouie et marocaine, tout en réaffirmant “avec force le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”. Le groupe mené par Washington, Paris et Madrid avait présenté un projet de résolution très controversé qui a suscité de vifs débats, vendredi matin, au siège des Nations unies, à New York, au sein des experts représentant les quinze membres du Conseil. Toutefois, sous la pression d'une majorité de délégations, la nouvelle mouture du texte, qui a été élaborée vendredi matin, rétablit un certain équilibre en prenant en compte et en reconnaissant comme principe fondateur à toute solution du conflit de droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Selon le chef de la mission algérienne à l'ONU, “ce nouveau texte réduit considérablement la prétention marocaine de vouloir faire endosser par le Conseil de sécurité son plan d'autonomie”. Tout en faisant remarquer qu'un accord n'a pas encore été trouvé sur la version définitive du texte de résolution à présenter au Conseil de sécurité pour adoption, au plus tard demain, M. Yousfi précisera que les initiateurs du projet de résolution devaient poursuivre leurs réunions pour boucler absolument le projet de résolution à soumettre aux autres membres du Conseil qui militent pour un texte équilibré dans la lignée des conclusions contenues dans le rapport du secrétaire général et surtout qui ne viole pas la légalité internationale. Cela a été rendu nécessaire après que le premier texte eut été largement amendé par les autres délégations dont la majorité appuie les recommandations du secrétaire général concernant notamment la recherche d'une solution politique acceptable par les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à travers un référendum d'autodétermination, et un traitement identique à réserver aux récentes propositions adressées à Ban Ki-moon par le Front Polisario. Ceci étant, d'après les diplomates accrédités à l'ONU : “Le Conseil de sécurité doit boucler ses travaux lundi 30 avril au plus tard parce que la mission de la Minurso se termine le 30 avril. Donc le Conseil est tenu de prendre une décision concernant le mandat futur de la Minurso et aussi adopter la présente résolution.” Par ailleurs, M'hamed Khedad, membre de la direction du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso, a de son côté dénoncé les prises de positions des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne en déclarant : “Il y a une volonté flagrante de la part de la France, des Etats Unis et de l'Espagne d'ignorer totalement le rapport du secrétaire général de l'ONU, qui reste très cohérent en ce qui concerne la recherche d'une solution politique au conflit puisqu'il appelle le Maroc et le Front Polisario à la négociation directe sans conditions préalables pour une solution mutuellement acceptable basée sur le principe de l'autodétermination.” Il affirmera qu'il s'agit de “manœuvres dilatoires du Maroc et de ses alliés au sein du groupe, tentant d'imposer une perception et une orientation qui violent totalement les dispositions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité quant au droit du peuple sahraoui à disposer de son avenir”. K. ABDELKAMEL