Fort de son expérience de Chef du gouvernement qui a mis fin aux fameuses subventions allouées aux produits rares qui profitaient aux nantis et à l'ex-nomenklatura plus qu'aux “masses populaires”, Ouyahia plaidera pour l'amélioration de la situation des Algériens en subventionnant directement leur pouvoir d'achat. “Face au banditisme et à la criminalité, la peur ne doit pas être chez le salarié qui a peur d'être agressé à la poste et au marché, non plus chez la fille qui ne peut plus porter le minimum de bijoux, encore moins chez les parents obligés de recourir aux blindages pour protéger l'intégrité de leur foyer. Face à ce terrorisme, il faut que toute la société assume ses responsabilités et prenne position, car le seul perdant dans cette situation est le citoyen qui respecte la loi.” Le constat et l'appel sont de Ahmed Ouyahia, le chef du RND, en campagne, lundi dernier, dans la wilaya de Oum El-Bouaghi. Comme aux forts moments de la lutte antiterroriste quand il a fallu que “la peur change de camp”, le RND veut se placer au-devant de la lutte contre l'insécurité qui s'installe en milieu urbain, et se lance un nouveau défi qui semble être une préoccupation majeure chez les habitants des villes. Evoquant la situation socioéconomique du pays, le secrétaire général du RND parlera d'espoir permis. Pour lui, “l'ensemble des revendications socioéconomiques du citoyen, relatives au logement, à l'emploi et au cadre de vie va de pair”. Il citera les exemples des anciens pays en développement devenus l'eldorado des jeunes harragas algériens, à l'instar de l'Espagne de 1975 qui était au même niveau de développement que l'Algérie de l'époque. La péninsule Ibérique a réussi là où nous avons échoué malgré le pétrole. “Alors, cessons de diaboliser l'économie de marché surtout par ceux qui nous ont ramenés sur une civière chez le FMI pour nous accuser ensuite à travers leur discours populiste creux de brader le pays”. À El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, l'ancien Chef du gouvernement parlera de la pauvreté, du pouvoir d'achat et de la hausse des salaires. Fort de son expérience de Chef du gouvernement qui a mis fin aux fameuses subventions allouées aux produits rares qui profitaient aux nantis et à l'ex-nomenklatura plus qu'aux “masses populaires”, Ouyahia plaidera pour l'amélioration de la situation des Algériens en subventionnant directement leur pouvoir d'achat. Autrement dit, “la hausse des salaires ne profite pas à tout le monde si en même temps les prix sont tirés vers le haut”. Plus précis, le secrétaire général du RND explique que “si l'Etat est appelé à augmenter les salaires, il doit surtout diminuer les charges qui sont la cause de l'inflation de la mercuriale, à savoir les taxes dont la TVA et autres redevances professionnelles et spécifiques qui font de notre système fiscal l'un des plus compliqués dans le monde”. Le patron du RND a plaidé, dans le même cadre, pour “des aides directes aux familles au lieu des actions spectacles genre couffin du Ramadhan”. À la place de ces opérations bonnes pour la médiatisation, Ouyahia rassure que “si nous avons la majorité au Parlement, nous œuvrerons à instaurer une bourse scolaire de 500 dinars par mois au minimum pour chaque élève”. À M'sila, entouré de quelques candidats de sa liste, il prononcera une brève allocution de 30 minutes. Il rappellera les trois mots d'ordre du RND dans cette campagne : l'espoir, le travail et la solidarité. “Nous sommes un peuple qui a les capacités et les moyens de sécuriser l'avenir du pays”, dira-t-il. “Pour cela, nous devons juste consolider la justice, la démocratie, l'égalité et les libertés”, ajouta-t-il. Selon l'ex-Chef du gouvernement, “l'augmentation des salaires n'est pas une fin en soi. Ni qu'il est pour ou contre”. Il faut avant tout, d'après lui, penser à améliorer le mode de vie de tous les citoyens. “L'augmentation des salaires fait du bien aux uns et risque de faire du mal aux autres, les sociétés ne vont plus recruter et les chômeurs vont payer cette augmentation”. M. Ouyahia a réitéré son soutien à la démarche de réconciliation nationale qui a su, a-t-il dit, unifier les rangs des Algériens, préserver le concept de l'Etat et rétablir la paix et la stabilité dans le pays. Mais selon lui, “la vigilance et la mobilisation de tous doivent y rester”. Evoquant l'économie, le SG du RND a estimé que les banques n'ont pas joué leur rôle de soutien aux investissements et à la création d'emplois. “Elles ont octroyé des crédits sans garantie pour des gens qui n'ont rien investi. Nous sommes en train de travailler sur des crédits pour aider les jeunes à créer leur propre emploi”, indiqua-t-il. C. B./B. N./F. S.