Les boulangers montent au créneau. Comme les laitiers, ils réclament une plus forte subvention de l'Etat. Et si pour le lait, la situation finale a été l'augmentation du sachet dans les prochains jours, il est fort à craindre que la baguette finira par coûter plus cher. Après une «accalmie» qui aura duré plusieurs mois, les boulangers reviennent à la charge et revendiquent l'augmentation de la subvention apportée par l'Etat à ce produit de première nécessité. Les prix appliqués actuellement au niveau des boulangeries ne seraient «pas conformes au coût réel du pain» . C'est du moins ce qui ressort des déclarations faites à la presse nationale par le président du Comité national des boulangers. Ce dernier met en avant l'augmentation sensible ces derniers temps des prix du blé sur les marchés mondiaux. Selon lui, les prix de cette céréale sont passés du simple au double : de 150 dollars en juillet de l'année passée, la tonne de blé a atteint 352 dollars en juillet 2007. Ce qui est suffisant aux yeux des boulangers pour justifier la revue à la hausse de la subvention qui leur est accordée pour éviter de pénaliser le citoyen par une augmentation du prix de la baguette de pain. Tout en reconnaissant que l'Etat algérien subventionne les prix du pain, l'organisation des boulangers estime cependant que le montant de cette subvention «demeure insuffisant» et ne permet pas d'amortir les pertes induites par plusieurs facteurs notamment la hausse des prix du blé. Mieux, le représentant des boulangers estime que la subvention actuelle profite plus aux pâtissiers qu'aux boulangers, ce qui l'amène à revendiquer une «subvention exclusive» pour ces derniers, expliquant que les pâtissiers peuvent s'en sortir en augmentant les prix de leurs produits en jouant sur la valeur ajoutée. Ce qui n'est pas le cas, ajoute-t-il, des boulangers qui sont tenus d'appliquer les prix préalablement fixés par les autorités. Plusieurs formules sont proposées pour amortir les pertes des boulangers et éviter une hausse des prix aux conséquences néfastes. La première consiste en l'augmentation du montant de la subvention directe comme cela a été le cas pour les producteurs de lait qui bénéficient de 15 dinars par litre de lait produit. A défaut, les boulangers proposent une réduction des impôts qu'ils versent annuellement au Trésor public ou de revoir à la baisse les taxes sur l'énergie (électricité, gaz, gasoil…). Cette montée au créneau des boulangers n'est pas sans rappeler celle des producteurs de lait qui menacent toujours de recourir à l'arrêt de la production, jugeant la subvention de 10 milliards de dinars accordée par l'Etat insuffisante. Comme les boulangers, ils mettent en avant une hausse de la matière première (poudre de lait) sur les marchés mondiaux. En somme, le gouvernement aura du «pain» sur la planche, c'est le cas de le dire, à la veille de la rentrée sociale. Car une augmentation simultanée des prix de ces deux produits qui constituent l'alimentation de base des familles algériennes ne sera pas sans conséquence sur la stabilité du front social.